lundi 19 juillet 2021

Les Misérables


 Résumé: Jean Valjean, le forçat que la rencontre providentielle d'un saint homme met sur la voie de la rédemption; Fantine qui, pour sa petite fille, ira jusqu'au bout du sacrifice, par un long martyre; Cosette chez les Thénardier, Gavroche et ses frères, subsistant tant bien que mal dans l'indifférence générale...Ces figures devenues mythiques incarnent le roman-fleuve, "Les Misérables"...


Ce monument de la littérature qu'est "Les Misérables" à longtemps été, pour moi, une montagne infranchissable, ou une mer impossible à traverser. 

J'ai tenté, par quatre fois, de franchir cet Everest de la littérature, durant mon adolescence et ma vingtaine, en échouant lamentablement. Pourtant j'ai persisté, à chaque fois, me disant que si je ne le lisais pas, j'allais passer à côté d'un chef d'oeuvre que je regretterai de ne pas avoir lu. 

C'est ainsi qu'au début du mois de juillet, j'ai décidé de me lancer un défi: lire ce roman-fleuve, durant mes vacances d'été, et cette fois, aller jusqu'au bout, sans retour en arrière, et en me disant que si je chutais une nouvelle fois, j'abandonnerai pour de bon. Une autre règle mis en place, par mes soins pour m'aider: ne pas lire ce roman pour l'histoire que je connais par coeur,  pour l'avoir vu dans différentes adaptations ciné ou entendu grâce à la comédie musicale, mais pour la langue d'Hugo, pour toute l'ampleur et les digressions du roman.  Eh bien...défi réussi. J'ai réussi a relever tous les obstacles et un en particulier (le fameux premier livre de la 2e partie, consacré à Waterloo (c'est là que je chutais lamentablement les autres fois). Et surtout, j'y ai pris du plaisir!

Vous ne pouvez pas savoir comme je suis content d'être arrivé au bout de ce chef-d'oeuvre et je suis ravi d'avoir persévéré car je m'en serai voulu d'être passé à côté de ce bijou littéraire. 

Mais maintenant, comment parler de ce monument, car il y a tellement de chose à dire. Ce roman-somme, ce roman fleuve, brasse tous les genres et peut convenir à tout le monde. Ce roman est plusieurs genres littéraires: à la fois, roman historique (de par ses chapitres sur l'Histoire de France comme la fameuse bataille de Waterloo, ou les révolutions de 1830 et 1848), roman social (de par sa trame principale), roman policier (comme la poursuite de Javert et Jean Valjean accompagné de Cosette; ou le guet-apens ourdit par Jondrette sur M. Leblanc), roman d'amour (par la belle histoire d'amour de Cosette et Marius). Tout cela s'entremêle pour former un tout. Et c'est génial. On se plonge dans ce roman en prenant le temps pour tout digérer. Mais au final, on en ressort groggy et comblé. 

Alors, oui, comme souvent dans les classiques, les descriptions sont légions et ne sont pas les plus passionnantes à lire, mais ce qui fait le charme et la force de ce livre, ce sont ces digressions, plus passionnantes les unes que les autres. Je pense que pour apprécier "Les Misérables", il ne faut pas le lire que pour son histoire, mais pour ses digressions également. En se disant, l'histoire n'est pas le but de ce roman, mais plus une radiographie de la France du siècle d'Hugo, en passant par les plus grands (comme Napoléon ou Louis Philippe) pour aller jusqu'aux plus petits (Cosette et Gavroche), c'est un pari réussi pour Hugo, qui parle de la Misère, mieux que personne. 

Donc, ces fameuses digressions: elles ne sont pas passionnantes au même degré, c'est vrai, mais toujours intéressantes: en fait, le roman est construit comme tel, d'abord chaque partie commence par une digression, et ce dès son début: en effet, le premier livre est consacré à Monseigneur Myriel, et l'histoire débute réellement 100 pages après ce portrait vertueux de ce saint homme. Puis ,dans la 2e partie, c'est la (fameuse) bataille de Waterloo, qui nous est conté dans ses moindres détails (et qui m'a donc fait souffrir plus d'une fois et même cette fois ci, mais j'ai su passer outre) pour nous donner cette scène importante pour la suite,  où Thénardier, voleur, va sauver un colonel. Oui, toute une bataille pour une scène qui va décider de toute la suite). 

Et chaque partie va être construite de cette manière. Hugo va nous raconter dans les moindres détails beaucoup d'éléments, comme un portrait de Paris dans son histoire, ses habitants et sa géographie, le Couvent Picpus, où va se réfugier Valjean et Cosette, sera l'occasion pour Hugo de nous parler de la vie des Soeurs de ce couvent, de sa création jusqu'en 1830; ou bien cette histoire sur les petits gamins de Paris, représenté dans le roman par Gavroche...ou encore, ce Livre consacré à l'Argot où Hugo nous en dit l'origine. Tous ces chapitres ou livres sont là également pour que Hugo nous donne certaines réflexions sur l'époque dans laquelle il vit. Il prend fait et cause pour ces Miséreux et leur donne la parole. Surtout, il va accompageré son lecteur au plus profond de la misère humaine, métaphoriquement mais aussi physiquement par un passage dans les égouts de Paris (dont il nous racontera aussi son origine et son histoire). 

Le rythme du roman est aussi intéressant à analyser. Ce roman est comme une symphonie en plusieurs partie. Elle se joue sur un rythme différent, tantôt lent, avec ses parties sur le Couvent, Waterloo, L'Argot, les Egouts, où le lecteur doit prendre le temps pour bien assimilé et se laisser porter, tantôt effréné dans des parties telle que la poursuite de Jean Valjean par Javert, ou le guet apens dont est victime Mr Leblanc (alias Valjean) par Jondrette, où les dialogues prennent le pas sur les descriptions et où le lecteur retient son souffle, en tournant les pages avec frénésie. Ce roman fleuve se lit donc comme on traverserai une mer avec ses petites vaguelettes et ses tempêtes. Mais le but, c'est d'aller au bout de ce voyage magnifique. 


Comme vous le voyez, il y aurait beaucoup à dire sur ce livre, comme le fait qu'il est devenu un tel chef d'oeuvre que certains noms propres comme Gavroche ou Cosette, sont rentré dans le langage courant (qui n'a jamais entendu cette phrase à propos d'une personne qui se plaint: "Oh  fait pas ta cosette!"), que ce livre est probablement l'un des livres les plus adaptés au cinéma et à la télévision, que certaines chansons du livre sont devenu des airs populaires que les gens fredonnent encore aujourd'hui (comme celui ci dont j'ai eu la surprise de voir que les paroles étaient réellement signées Victor Hugo (et pas Alain Boublil, auteur avec Claude-Michel Shonberg de la Comédie Musicale)  puisque je les ai lu dans ce roman-fleuve). 


En fait, "Les Misérables, le grand-oeuvre de Victor Hugo, est un roman plus que formidable que j'ai eu la chance d'avoir lu cet été. Donc merci à ma persévérance de m'avoir permis de découvrir ce roman fabuleux, que je vous encourage à lire. C'est l'un des plus beaux romans que j'ai lu sur le peuple, et qui fait entendre la voix des petites gens. Un roman indispensable de la littérature qui  bien qu'il est près de 160 ans, est toujours d'actualité aujourd'hui. Cela fait peur, mais c'est ce qui fait toute sa grandeur. 

Victor Hugo: Les Misérables, Le Livre de poche, 1946 pages, 1862




1 commentaire:

  1. Et les égouts, vous avez réussi à les traverser sans encombre?
    Ce roman fait partie de ceux que j'ai pour ma part abordés en deux temps. Au début, en format "bibliothèque verte" (ou autre édition "pour les jeunes" au texte fortement allégé (des trop longues descriptions, par exemple...). Puis, à l'adolescence, en livre au format poche "Texte intégral"...
    Et puis, il y a aussi des oeuvres "monumentales" que j'ai lues au moment du Bac ou de mes années de prépa littéraires, et jamais relues pour la plupart depuis une quarantaine d'années... tandis que j'en relisais régulièrement d'autres (dont Les Misérables!).
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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