vendredi 21 septembre 2018

Les Roses du Montfort

4e de couverture: Au premier jour des vendanges de 1899, Louise fête ses dix-huit ans sur les pentes du Montfort. Son père, Charles Vinot, viticulteur sur ces coteaux des Vosges, veille sur elle comme sur sa vigne : sans relâche. Quitte à sacrifier son bonheur, il est prêt à la marier à un vieux garçon dont la parcelle avoisine la sienne.
Mais le phylloxéra, ce fléau, ruine les vignobles. Grâce aux conseils d’un pépiniériste réputé du pays et d’un spécialiste alsacien, la vigne de Vinot sera reconstituée. Le temps d’une passion avec un ingénieur venu du Nord, le bonheur de Louise sera épargné, jusqu’à ce que cet homme révèle sa nature profonde…
Le travail patient de la terre et du vin, la paix retrouvée avec son père suffiront-ils pour que Louise, jeune rose à peine éclose, emportée par le tourbillon de l’Histoire, s’ouvre enfin au bonheur et à la liberté ? 


Rentrée Littéraire 2018 (#4)

Le dernier roman de Gilles Laporte fait la part belle aux gens de la Terre, et plus particulièrement ici, aux vignerons. 

Je dois vous dire que j'ai beaucoup apprécié ce livre. Même s'il n'y a pas d'action à chaque page, c'est la plume de l'auteur qui nous emporte: une plume d'antan qui fait chanter les mots et nous montre tout son amour pour cette région des Vosges qu'il connait tant. 
Durant vingt ans, l'on va suivre la famille Vinot, Charles et Marie, les parents, et Louise, leur fille, sur leur terre du Montfort, entre coups dur et accalmie, c'est la valse des saisons qui se joue devant nos yeux ébahis. 
Certes, chaque chapitre se concentre sur une période précise, passant ainsi les mois et les années d'une page sur l'autre, mais cela ne m'a pas dérangé. Je l'ai pris comme des instants de la vie d'une famille sur près de vingt ans, ce qui donne un bon rythme au roman. 

Ce fut également un roman fort instructif sur les vignes et surtout, le philloxera, cet insecte qui ravagea les vignes au début du XXe siècle. Ainsi, Charles, le père de famille décide de se battre et de trouver une solution a ce problème. Il ira même jusqu'en Alsace (alors zone occupée par les Allemands à l'époque) pour aller chercher des plants de ceps sains, quitte à prendre tous les risques. 
J'ai également aimé la relation compliquée de Charles et Louise: père et fille n'arrivent pas forcément à se comprendre et c'est Marie la mère, qui fait tampon entre les deux afin de protéger sa fille des projets de mariage que Charles met en place pour agrandir ses vignes. 
J'ai surtout aimé suivre cette relation père-fille sur plusieurs années. L'évolution de cette relation se transforme au gré des malheurs et des joies, et cela est très beau. 

Ce roman, c'est un bel hymne à la vie et à la terre. C'est aussi un bel hommage que l'auteur rend à sa région:les Vosges. J'ai imaginé, ces montagnes, ces champs, ces vignes courant tout au long des vallées. Gilles Laporte fait revivre ces paysages d'antan et leurs habitants en leur redonnant une parole qu'il ne faut pas oublier. 
Je remarque également que je reprend de nouveau plaisir à retrouver cette littérature régionale vers laquelle je m'étais éloigné depuis fort longtemps. Je retrouve ainsi les saveurs de mon enfance, et, le temps d'une lecture, je me laisse envahir par la nostalgie. Je renoue ainsi un dialogue muet avec ma grand-mère, dont c'était le genre de lectures qu'elle affectionnait. 

Au final, un roman fort touchant, vers lequel on se laisse bercer par le rythme des saisons qui passent, avec une plume magnifique qui redonne vie à ces gens de la terre et de la vigne. Ce moment de lecture fut fort plaisant et bienvenue. Un petit bonbon d'enfance qui m'a fortement plu, et que ma grand-mère aurait appréciée. 

Merci aux Editions Presses de la cité pour ce joli moment de nostalgie heureuse. 

Gilles Laporte: Les Roses du Montfort, Presses de la Cité, collection "Terres de France", 395 pages, 2018


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire