jeudi 24 juin 2021

Le Château des Oliviers

Résumé: Quand vous arriverez au Château des Oliviers, vous croirez avoir traversé le temps.
Là, entre Rhône et Ventoux, les cigales craquettent, la vigne mûrit au soleil, le bois d'oliviers offre sa paix; il y a du mistral dans la cheminée et du Mistral sur les rayons de la bibliothèque. Son père disait qu'ils était là depuis toujours.
- Papa, c'est quand "toujours" ? demandait la petite fille.
Il éclatait de rire. Ils étaient heureux.
C'était il y a trente-cinq ans. Estelle était une enfant mais le drame qui allait bouleverser la vie des Laborie est toujours présent à sa mémoire. Et cet été, en retrouvant le domaine, elle décide de le ramener à la vie.
 




"Si vous descendez en Provence

Des bords du Rhône à la Durance

De villes en rives, où le chemin se crée

Qui mène au Château des Oliviers" *

Pour les plus de 30 ans, je pense que ces paroles évoquent quelque chose...ou au moins le titre de ce livre. 

"Le Château des Oliviers" fut l'une des sagas d'été les plus regardées, sur Antenne 2 à l'époque, en 1993, se payant le luxe de battre, en audiences, celle de la chaine concurrente TF1, "les grandes marées", en réunissant 8 millions de téléspectateurs chaque lundi soir. 

En ce qui me concerne, si vous commencez à me connaitre, je suis un grand amoureux des sagas, et celles diffusées à la télé me captivaient chaque été, du "Vent des Moissons, à Orages d'étés", en passant par "Les coeurs brulés, je n'en ratais aucune. 

Puis, en 1993, deux sagas d'été se sont donc fait la guerre, et ma préférence fut pour celle de Frédérique Hébrard, sa Provence, ses acteurs, Brigitte Fossey et Jacques Perrin en tête et son histoire, celle d'une femme qui veut retourner auprès de ses racines, et du domaine de son enfance, qu'un méchant promoteur veut effacer de la carte. 

J'avais 15 ans et demi, et j'ai rêvé de cette Provence que je ne connais qu'en images. 

Alors, j'ai grandis, et j'ai revu certaines de ces sagas qui ont mal vieillies pour certaines...mais je garde une tendresse particulière pour Les Oliviers. C'est une saga que je revois à peu près tous les 3, 4 ans, et je trouve qu'elle vieillie bien comme un bon cru de Châteauneuf du Pape. Son casting y est pour beaucoup, j'ai une admiration  sans borne pour Brigitte Fossey et Jacques Perrin. Un amour pour la musique de Jean-Claude Petit. 

Cette année, une envie folle m'a pris de vouloir retrouver les Oliviers. J'étais donc prêt à passer mes vacances d'été, en Provence, puis je me suis souvenu que j'avais récupéré un exemplaire du roman. C'est ainsi que j'ai sorti cet exemplaire pour (re)découvrir cette histoire, avant de la revoir en images. 

Alors, qu'est ce que ça donne. Eh bien, j'ai beaucoup aimé retrouver le personnage d'Estelle, attachante, souriante, combattive et d'une humanité sans borne. J'ai aussi retrouvé avec plaisir la complicité du curé Jules et du docteur Samuel, ces deux frères de coeur, qui sont "les oncles" d'Estelle. sans oublier bien sûr, le cruel Pierre Séverin, le triste Marceau, la perfide Mireille, et tous les autres. 

J'ai trouvé que le récit était plus vivant, plus rythmé également, enlevés de toutes les scènes qui ralentissaient et alourdissaient l'histoire dans le feuilleton (en même temps, celui ci faisait 10 heures (8 épisodes d'1h20), il fallait donc combler



. Heureusement, Frédérique Hébrard pour son roman va à l'essentiel, ce qui est un bien pour le récit et le lecteur qui prend plaisir à découvrir ce combat et ce retour vers les racines de l'héroïne. En  revanche, des personnages comme Raphael, l'archéologue, où Luc, l'un des fils d'Estelle,  ont peu de place dans le roman ou n'apparaissent même pas, comme cette journaliste que Pierre Séverin engage pour discréditer Raphael. Mais ce n'est qu'un petit détail. L'auteure à dû faire des choix, et ses choix sont heureux car le roman se tient bien et nous fait passer un superbe moment. Après, rien n'empêche de (re)découvrir le feuilleton pour avoir plus de détail (car oui, c'est assez rare pour être souligné, mais l'adaptation télé en montre plus que le roman). 

Ce que je retiens aussi, c'est la poésie qui se dégage de la plume de Frédérique Hébrard. Quelques envolées lyriques se font jour dans le roman, si bien accompagné par les vers provençaux de Frédéric Mistral. 

Bon, vous l'aurez compris, j'ai aimé retrouver cette histoire qui a charmé mon adolescence. Mais, pour tous les amoureux des belles histoires familiales, de la Provence et d'un beau portrait de femme, je vous encourage à pousser la porte du Château des Oliviers.



Frédérique Hébrard: Le Château des Oliviers, Flammarion, 422 pages, 1993




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