samedi 6 mars 2021

C'était ma petite soeur

Résumé: Nous ne savions pas ce qui nous attendait...

Jeanne se souvient. L'été 1960 s'achève, elle a sept ans. L'Assistance publique les a confiées, elle et ses deux demi-soeurs, à mademoiselle Eugénie qui vit avec ses parents au château des Marguerites. Jeanne a connu les coups et les brimades, avant. Ici, elle goûte, le coeur à peine apprivoisé, à une certaine insouciance : soigner les bêtes, déguster la bonne brioche chaude...
Un jour, tous se pressent autour d'un bébé dans son berceau drapé de blanc. "Ta petite soeur", a murmuré Mademoiselle, les yeux brillants.
Jeanne, petite marguerite, voudrait juste qu'on l'aime, un peu, vraiment, beaucoup. Mais elle comprend qu'on ne lui dit pas tout...
 


Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un roman de la collection "Terres de France" des Presses de la Cité. Pourtant, à chaque fois que je commence un roman de cette collection, la porte de ma mémoire s'ouvre sur l'enfance, et la magie opère. 


Je n'avais jamais lu de roman d'Yves Viollier. Ce fut donc une totale découverte, et quelle belle découverte ce fut. Tout d'abord, il y a cette jolie couverture qui m'a charmé et m'a fait ouvrir mon imagination. Sauf que je ne m'attendais pas à lire une telle histoire. 

L'histoire de Jeanne, personnage attachant et bouleversant, est des plus touchante. Petite fille de l'Assistance Publique, elle est confiée, avec ses deux petites soeurs, à une famille de campagnard qui les accueillent aux Marguerites, un château dans la campagne charentaise, il m'a semblé. Sauf que Jeanne, au caractère dur, qui a connu les brimades et les coups dans d'autres famille d'accueil a un besoin d'amour tel qu'elle pense le trouver dans cet endroit. Sauf que Mademoiselle Eugénie, qui les a pris en charge, ne va pas être la femme aimante que Jeanne souhaite. Et l'arrivée d'un bébé aux Marguerite va venir tout chambouler...surtout le coeur de ces petites filles qui vont voir arriver cette petite soeur qu'elle n'attendaient pas. 


J'ai aimé ce roman, la redécouverte de cette campagne que j'ai moi même côtoyé, ces années 60 que j'aime toujours retrouver. Ce parfum de nostalgie qui m'étreint à chaque fois que je lis ce genre de roman et qui me fait penser à ma grand-mère, qui adorait les lire. J'ai été bouleversé par le destin de Jeanne et sa quête d'amour qu'elle poursuivra tout au long de sa vie. 

De sa plume délicate et élégante, Yves Viollier lui rend un vibrant hommage, nous croquant des personnages attachant (douce Jacqueline, bon Monmon, le père de Mademoiselle Eugénie, qui sera l'un des seuls à donner de la tendresse à Jeanne) et d'autres moins, dont Mademoiselle Eugénie, que j'ai cordialement détesté. Puis, ménageant quelques surprises tout au long de l'histoire jusqu'à une scène aux trois quart du roman qui m'a laissé sans voix (et que je vous laisserai découvrir). Mais c'est surtout les deux dernières pages du livre qui m'ont sans doute le plus ému. Yves Viollier s'adresse à la petite Jeanne en espérant lui avoir insufflé un peu de bonheur. Pour ma part, vous avez réussi à la mettre en lumière de la plus belle des manières. 

La découverte de la plume d'Yves Viollier m'a charmé et je serai heureux de la retrouver. Encore une fois, lire un roman de la collection "Terres de France" m'a emporté dans le pays de mes souvenirs d'enfance et je me dis que je devrais y retourner un peu plus souvent à l'avenir. Car cela fait du bien. Je retenterai donc le voyage avec un autre livre de "Terre de France". 


Merci aux Presses de la Cité pour cette formidable découverte. 

Yves Viollier: C'était ma petite soeur, Presses de la Cité, collection "Terres de France", 298 pages, 2019





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