jeudi 23 juillet 2015

Le Visionnaire (le Temps des bâtisseurs T1)

4e de couverture: Aux environs de 1860, on parcourait encore le Bas-Canada sur des routes de terre et on traversait les rivières sur des bacs.
Trois membres de la famille Saintonge contribuèrent de façon déterminante à forger le Québec d’aujourd’hui. Le père, Frédéric, surnommé le Visionnaire, s’exile pour fonder une communauté francophone dans le Midwest américain. Le fils de celui-ci, également nommé Frédéric et qualifié de Prodige, dresse églises, presbytères et nombre de résidences prestigieuses. Enfin, son frère Jean-Charles, dit « l’Affranchi », mène une existence libre, en précurseur des temps nouveaux.
Ces pionniers – et les femmes qui les ont accompagnés – sont ceux et celles qui ont mis le Québec au monde ! Ce livre est leur histoire…


La nouvelle trilogie de Louis Caron m'avait interpellé car son résumé me promettait de découvrir encore une fois , une nouvelle facette de l'histoire du Canada français, de part les bâtisseurs qui ont contribué à sa construction. 

Après lecture, je peux seulement dire que ce roman n'a pas comblé mes attentes (En attendais-je trop?). En tout cas, je ne m'attendais pas à lire un livre aussi déprimant. Oui, ce livre m'a déprimé par son côté trop religieux, mis en avant par l'auteur. Cette part trop importante de la religion n'est, de plus, pas très réjouissante. De l'abbé Desnoyers, pervers et maître-chanteur envers les femmes qui viennent à confesse, pour se servir de leur confession a des fins pas très catholiques (les mettre dans son lit); jusqu'à l'abbé Quintier, qui, à Saint Anne, devient tout simplement un inquisiteur, puis un despote. La religion ne sort pas grandit de ce roman; 

Pourtant, tout commençait bien: la découverte de la famille Saintonge, dans le village de L'Islet, m'emmenait dans la campagne québécoise au bord du Saint Laurent, la rivalité entre les deux frères Saintonge, Frédéric et Félicien annonçait une saga familiale idéale pour l'été. 
Puis, patatras!
Le départ des deux Frédéric (parce que, pour aider le lecteur à suivre, l'auteur à eu la belle idée d'appeler ses deux héros (le père et le fills aîné Saintonge) du même prénom, répétant  à l'infini "Frédéric père", et "Frédéric le fils", ce qui devient à la longue répétitif et saoulant) pour Saint Anne, qui me promettait un autre dépaysement et des aventures à propos des bâtisseurs, de toute beautées, aurait pu être un nouvel élan.  
Sauf que l"auteur s'est plus  focalisé sur le "duel" de Frédéric père avec l'abbé Quintier, que sur le cheminement du fils Frédéric, pour devenir architecte à Chicago. 
Et c'est là que le bas blesse. Le titre nous promet un roman sur les bâtisseurs, et le personnage qui représente cette corporation (Frédéric fils) est peu exploité. 
Certes, ce 1er tome s'intéresse au parcours du père (puisqu'il est intitulé "Le Visionnaire", du pseudo de Frédéric père  pour écrire ses articles dans le journal local), mais je pensais que ce dernier serait également bâtisseur (il l'est par certain côté puisqu'il débute la construction du nouveau presbytère de l'abbé Quintier, puis, de par ses articles et ses discours, c'est un bâtisseur de la pensée, qui bouscule la population à se bouger pour garder son indépendance française, dans ce pays anglophone), mais cela est anecdotique. 

Alors, le roman n'est pas totalement inintéressant: voir le comportement du clergé avec les canadiens français au XIXe siècle (de façon exécrable, je vous l'accorde), ou de comprendre que certains canadiens français se sont installés au Nord des Etats Unis, près de Chicago, pour construire une nouvelle "nation française" aux Etats Unis, mais aussi de montrer le melting pot des Etats Unis avec ces langues différentes qui s'entrecroisent, a un certain intérêt. Mais celà ne suffit pas pour retenir l'attention. 

Au final, un 1er tome d'une trilogie qui ne m'a pas totalement convaincu. Le point de départ est des plus sympa (donner la parole aux personnes qui ont construit le Québec tel qu'il est aujourd'hui), mais tout cela perd de son charme à cause de personnages trop antipathiques (les deux curés ou Félicien) ou des personnalités pas assez affirmé, pour les autres, qui fait qu'on ne s'attache pas à eux. Pour moi, malheureusement, cela ne l'a pas fait, et je ne pense pas que je lirai la suite, malgré une fin qui relance un peu l'intérêt. Tant pis. 

Merci aux Editions de l'Archipel pour la découverte de ce nouvel auteur, malgré mon avis mitigé. 





Louis Caron: Le Visionnaire (Le Temps des bâtisseurs T1), L'Archipel, 331 pages, 2015





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