dimanche 30 juin 2019

Une famille comme il faut

4e de couverture: Dans son quartier de Bari, au sud de l'Italie, tout le monde connaît Maria sous le nom de Malacarne, " mauvaise chair ", en raison de sa peau mate et de sa nature rebelle, un surnom qui lui colle à la peau telle une prophétie à laquelle elle ne pourrait échapper.

Maria grandit dans une famille pauvre, entre une mère douce mais effacée et un père violent et autoritaire. Ce milieu rude est pourtant loin d'être dépourvu d'amour, même si souvent les coups viennent combler le vide des mots qui manquent. Pour les filles du quartier, l'avenir se résume au mariage avec un pêcheur misérable ou un voyou, seulement Maria se refuse à cela. Elle s'en sortira seule en faisant des études, unique porte de sortie pour elle.

Mais peut-on vraiment s'affranchir et réaliser ses rêves sans jamais se retourner ni se trahir ?

Comme la littérature italienne m'est encore inconnue et que je ne sais pas vers quels livres et quels auteurs aller, , mais que j'ai toujours envie d'en découvrir plus, je fais confiance à ma libraire, qui adore cette littérature, pour me conseiller. 

C'est donc ma libraire qui m'a mis  le dernier roman de Rosa Ventrella, "Une famille comme il faut", dans les mains. Et je dois dire qu'elle ne s'est pas trompé. J'ai beaucoup aimé découvrir cette Italie des années 80-90, dans cette ville du Sud de l'Italie, Bari, à travers les yeux d'une jeune fille qui vit dans une famille de pêcheurs. Elle va tout faire pour s'émanciper de son quartier pauvre grâce à l'éducation qu'elle acquiert à l'école. 

Comme j'ai trouvé ce roman touchant, drôle, mais aussi parfois terrifiant, de par les colères du père,mais aussi par toutes les croyances et les histoires de fantômes, et de sorcellerie que renferme parfois les anecdotes de Maria, surnommé Malacarne. 

Ce roman est l'émancipation d'une jeune femme, mais aussi une chronique d'un quartier et plus particulièrement d'une famille, celle de Maria. Elle nous fait le portrait des gens de son quartier, des personnalités atypique comme Senzafemmna, un jeune homme travesti en femme,ou bien la famille Senzasagne, qui règne sur le quartier en faisant des affaires malhonnêtes. Et comme dans tout bon roman qui se respecte, il faut une histoire d'amour contrarié. Ici, elle s'incarne à travers Maria et Michele Senzasagne. Et là, nous sommes clairement dans le schéma de Romeo et Juliette puisque les deux familles sont rivales. En effet, le père de Maria déteste cordialement les Senzasagne et défend à sa fille de fréquenter le jeune Michele, que cette dernière connait depuis son enfance, et qu'elle va apprendre à aimer. 
Par moment, c'est aussi un roman difficile, non pas par le style,ni la forme, mais dans ce qu'il raconte: les malheurs n'épargneront pas les De Santis...mais Maria saura toujours rebondir et fera tout pour s'éloigner de son statut. 

En tout cas, voilà un très beau roman sur une jeune fille qui veut sortir de sa condition, mais également un beau portrait d'un quartier italien, où la mer à une importance considérable, teintée de malheur, de mystères et légendes. C'est beau, émouvant, angoissant. C'est tout simplement l'Italie, ses charmes, ses ombres et ses lumières. Une très belle découverte. 

Rosa Ventrella: Une famille comme il faut, (Storia di una famiglia perbene), Les Escales, 282 pages, 2019



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