samedi 13 avril 2019

L'étincelle

4e de couverture: « Je n’ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille que j’étais. Elle m’est devenue presque opaque, comme inaccessible. C’est sans doute pour cette raison que j’ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte. »
Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d’amis, de parents et d’enfants dont l’aisance et la culture l’émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu’au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l’été de tous les apprentissages.
Avec L’Étincelle, Karine Reysset livre le roman de cet été brûlant, où une jeune fille en apprendra sur la vie bien plus qu’elle ne l’aurait voulu.


C'est grâce à ma libraire, et pour une rencontre avec l'auteure Karine Reysset, que j'ai lu ce livre. Je pense que si ma libraire ne m'avait pas parler de ce livre et de la rencontre à la librairie Gibert,  (en me disant qu'il allait me plaire), je ne me serais jamais pencher dessus. 

L'expérience a encore montré qu'il faut écouter les conseils de sa libraire, car ce livre fut un cataclysme d'émotions pour moi. 
J'ai débuté la lecture de ce roman hier, juste avant la rencontre et dès les premières pages, j'ai été conquis. L'histoire de Coralie et de cet été qui l'a changée à jamais, fut une révélation. J'ai été pris dans l'histoire dès le début, Karine Reysset ayant eu la belle idée de faire une rétrospection de cet été brûlant, à tout point de vue, en faisant raconter l'histoire par la Coralie quarantenaire. Ainsi Karine Reysset réussit à insérer des petites phrases sur ce qui va arriver par la suite, ménageant une attente du lecteur qui ne peut s'empêcher de continuer. D'ailleurs, j'ai passé mon samedi matin en compagnie de Coralie et de la famille de Soline, des bobos parisiens, dans toute leur splendeur qui cachent beaucoup de secrets, qui nous seront dévoilé au compte goutte. 

C'est un roman initiatique, qui parle également du désir, et de la sexualité, que Coralie va découvrir lors de cet été là. Je dois dire que j'ai été conquis par Coralie, cette jeune fille de famille modeste, qui va débarquer dans cette famille atypique, qui parle politique, et de culture, dans tous les sens du terme. Ce qui est nouveau pour Coralie, elle dont la famille modeste, en plein divorce de surcroît, parait beaucoup plus fade. C'est pour ça que Coralie se rapproche de la mère de Soline, Eva, qui va la prendre dans ses filets...pourtant elle sent, et le lecteur avec elle, qu'Eva est une femme, qui cache bien son jeu sous ses airs hypocrites. 

Puis survient le drame: la disparition d'une fillette dans le camping juste à côté. Coralie va se sentir concerné par cette disparition, elle qui avait lié connaissance avec des jeunes du camping. Cette disparition va être comme la confrontation de deux mondes, celui des bobos, et celui des "prolos" (la scène avec les gendarmes en est la quintessence. Elle paraît tellement incongrue qu'elle en devient très drôle). On se dit alors que l'attente, que l'auteure a mis en place, vient de trouver sa conclusion...sauf que cette disparition  n'en est que le début...mais chut, je n'irai pas plus loin, car il faut laisser planer le mystère. 

J'ai été bluffé par la maîtrise de ce livre. Il m'a fait ressentir tout un tas d'émotions qui m'ont ramené vers les étés de mon adolescence. Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est montré de manière à la fois sensuelle, mais pudique. Coralie, jeune fille sage, va ouvrir sa chrysalide pour être la femme qu'elle deviendra. J'ai été charmé par la plume délicate de Karine Reysset. Elle a un don véritable pour faire ressortir les sentiments les plus beaux mais également les plus violents, et cela en douceur et délicatesse. 

Au final, un roman bouleversant sur le parcours initiatique d'une jeune fille, qui, lors d'un été, va se transformer en la femme qu'elle deviendra. Un roman qui m'a touché au coeur et qui a su parler à l'adolescent resté au fond de moi. Cet adolescent, qui en refermant le livre a versé quelques larmes en repensant à celui qu'il a été. 

Merci à ma libraire pour la découverte de cette auteure authentique. 
Et merci à Karine Reysset pour sa bienveillance et sa gentillesse.  


Karine Reysset: L'étincelle, Flammarion, 216 pages, 2019


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