mercredi 4 avril 2012

Meurtre banal en entreprise


4e de couverture:
Charlotte, tonique quadragénaire, est l'une des juristes les plus appréciées d'un groupe international. Jouissant de la confiance du grand patron, chargée d'une importante mission de fusion-acquisition, elle se donne sans compter. Mais l'arrivée du nouveau responsable du service, M. Price, va sonner le glas de son bonheur. Suppressions de postes dans son équipe, annulations d'ordres de mission, espionnages divers, dont celui du courrier... Une année de harcèlement systématique au bout de laquelle, malgré ses résultats, M. Price la licencie. Comment les grands groupes n'ont-ils pas compris qu'à force d'inhumanité on joue avec la vie des gens ? Comment un seul homme, plus manipulateur que compétent, peut-il faire illusion ? Comment finalement les réseaux et le sens politique l'emportent-ils trop souvent sur le mérite ? Où puiser la force de résister ? Des dommages personnels aux leurres des cabinets d'outplacement, nouveau credo des ressources humaines, Charlotte nous fait vivre avec émotion et effroi cette année décisive dans la vie d'un cadre modèle.


Ce roman est arrivé dans ma PAL par hasard. C'est attiré par son titre accrocheur que je me suis laissé tenter. Je m'attendais alors à lire un petit polar: il n'en sera rien. Ce roman raconte simplement une réalité d'aujourd'hui: la vie dans un grand groupe: l'inhumanité, le harcèlement moral subi par ces employés, les licenciements (les fameux dégraissages).
Charlotte raconte point par point sa descente aux enfers, depuis l'arrivé de M. Price, son nouveau chef. Je peux simplement vous dire que cet homme est une ordure, incompétent et qui va avoir Charlotte dans le collimateur depuis le premier jour.

Ce premier roman, malgré ces maladresses dû à un premier roman justement (certains dialogues mal maitrisés et qui sonnent faux, des personnages sans nuances (Price est le méchant et Charlotte la pauvre victime) décrit un univers que je connaissais très peu et que j'ai trouvé fascinant: le monde des grands groupes d'entreprises, les conseillers juridiques qui travaillent pour ces groupes; le thème du harcèlement moral qui est bien traité et toute la partie de recherche d'emploi qui nous montre parfois l'absurdité de l'ANPE (ancien nom de "Pôle Emploi" pour ceux qui l'aurait déjà oublié) mais également des recruteurs. On sent que l'auteur maitrise ce sujet qu'elle connait puisqu'elle même est cadre supérieure dans un grand groupe.

Malgré un sujet intéressant, j'ai trouvé que l'auteur n'avait pas encore trouvé son style. Vous me direz c'est normal, c'est son premier roman: un style s'acquiert au fil du temps. Heureusement, la brièveté du roman (il fait une centaine de pages) est une force car je me suis plus focalisé sur l'histoire que sur le style. Puis, le thème du harcèlement moral est assez stressant: en parler dans un roman est une bonne idée mais il faut que le roman soit court, comme c'est le cas ici, pour ne pas laisser ce stress nous envahir trop longtemps. Quand je lis, c'est pour me faire oublier le stress de la journée ou du boulot et pas pour le retrouver.

Au final, un roman intéressant, qui ne restera pas dans mes lectures favorites, certes, mais qui m'aura fait découvrir un monde que je ne connaissais pas. En revanche, je ne conseille pas ce livre aux personnes stressées ou qui ont des problèmes à leur travail. Vous en ressortiriez encore plus déprimé. Ce qui ne doit pas être le but de la lecture.

Flore Dubor: Meurtre banal en entreprise, Editions JC Lattès, 186 pages, 2002

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