mardi 9 février 2010

Fils de pub



J'ai décidé de vous parler d'une série magnifique dont la saison 1 sort en DVD ces jours ci (aujourd'hui pour être précis).

D'abord, le pitch: Dans le New York du début des années 60, l'agence publicitaire Sterling Cooper est une enseigne qui monte. Don Draper est un des grands noms de la pub travaillant pour la boite, un homme au passé mystérieux et à l'instinct sûr qui séduit à la fois, les femmes qui l'entourent et les entreprises qu'il démarche. Maître manipulateur, il compte dans son entourage, des ennemis qui attendent sa chute.

Cette série est sans conteste l'une des séries les plus ambitieuses et les plus primées depuis son arrivée sur la chaîne AMC, il y a trois ans et demi. Succès critique, autant que public, elle dépeint la société du début des années 60, mettant l'accent sur l'usage de l'alcool et du tabac, le sexisme et les préjugés raciaux. D'ailleurs, le tabagisme, plus empreint de liberté que de nos jours, est très présent dans la série. Presque tous les personnages fument, et la présence de cigarettes, et des volutes de fumée sont dans beaucoup de plans de chaque épisode. Le tabac est même le sujet traité dans le 1er épisode: des représentants de Lucky Strike demandent à Sterling Cooper de concevoir une nouvelle campagne pour contrer un article paru dans le Reader Digest expliquant que le tabac serait nocif pour la santé et donnerait même le cancer. (Ce qui est vrai).

Les hommes sont montrés sous un jour pas très flatteur. Souvent imbu d'eux même, et se croyant les maitres du monde, les personnages masculins mariés ou fiancés entretiennent des relations extra conjugales sans aucune honte. Cela est même tout à fait normal (attention, ce n'est pas du tout mon point de vue). Même Peter Campbell va suivre ce chemin puisqu'il aura une aventure quelques jours avant son mariage avec Peggy, la nouvelle secrétaire de Draper.

Le regard porté sur la pub est très cynique. Elle servirait d'exutoire à la créativité des jeunes hommes blancs de la classe moyenne. Don Draper dit même, en parlant de Sterling Cooper: cet endroit compte plus d'artistes et d'intellectuels ratés que le IIIe Reich. Percutant!

Campbell est un jeune arriviste dont Don va se méfier tout de suite. Il veut faire son trou dans cette société et n'est pas à une bassesse prêt pour y arriver. Vincent Kartheiser trouve un rôle à sa mesure dans cette série et c'est un vrai bonheur de le retrouver dans un rôle totalement différent de celui qu'il tenait dans la série Angel (où il tenait le rôle de Connor, le fils d'Angel).





Jon Hamm prête sa prestance et son charisme à Don Draper, ce héros mystérieux et charmeur dont toutes les femmes sont folles.










Sans oublier John Slattery dans le rôle de Roger Sterling qui est plus à sa place dans Mad Men que dans Desperate Housewives (où il servait de faire-valoir à Eva Longoria dans les saisons 3 et 4 de la série dans le rôle de Victor Lang).








Les femmes ne sont pas en reste dans la série et on une place importante. Les années 60 ont été un tremplin pour les femmes.
On voit l'évolution de la condition féminine à travers des personnages tels que Betty (magnifique January Jones, Grace Kelly réincarnée), la femme de Don Draper, mère au foyer, s'occupant de la maison et de leurs deux enfants. Elle se sent mal dans sa peau et va même jusqu'à consulter un psychiatre. Ce cher psychiatre qui fera le compte rendu de ses séances à Don (ce qui moi me rend malade au plus au point. Et le secret professionnel alors!). Mais sous des dehors de bonne femme au foyer, la révolte gronde et elle finira par se rebeller en n'acceptant plus les infidélités de son mari, dans la 2e saison).

Mais le personnage féminin qui incarne le mieux l'évolution de la femme dans la société est Peggy. Elle est la nouvelle secrétaire de Don Draper, très indépendante et faisant tout pour se faire accepter dans un monde d'homme. Elle fera l'erreur de coucher avec Campbell jusqu'à nier cette aventure d'un soir et ses conséquences. Au fil du temps, elle deviendra la meilleure alliée de Don, contre tous les jeunes loups de la boite qui veulent la place de ce grand publicitaire. Don ira même jusqu'à nommé Peggy, rédactrice du département créatif pour contrecarrer Campbell qui voulait ce poste.

Avec cette série, créée par Matthew Weiner, ancien scénariste des Sopranos , c'est une époque particulière qui nous est décrite: les Sixties. Cette époque où l'on croyait encore au rêve américain. Mais cette série nous parle également de politique puisque Sterling Cooper se charge de la campagne de Nixon face à Kennedy.
Mad Men, c'est aussi New York, ville de tous les possibles.

Pour ceux qui voudraient regarder la série: ayez toujours à l'esprit que la série se situe dans les années 60. Car certains comportements ou propos machistes des protagonistes (masculins la plupart du temps) qui peuvent nous choquer aujourd'hui étaient considéré comme "normaux" dans les années 60.

Alors, si vous aimez les Sixties, New York et les mystères, venez vous perdre dans les bureaux de Sterling Cooper. Et même si les intrigues sont longues à venir (et qu'il ne se passe pas grand chose dans les épisodes), laissez vous imprégner par cette atmosphère apaisante et feutrée. Et dites vous que Mad Men est une série qui prend son temps, comme une croisière au long cours qui vous emmènera dans son univers. Et vous verrez qu'une fois parti, vous voudrez que la croisière Mad Men dure le plus longtemps possible.

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