mercredi 6 mars 2019

La Kermesse du diable

4e de couverture: Tout semble signe de bonheur à la jeune Renelde en ce jour de mai 1657. Elle quitte enfin le couvent des Ursulines de Lille. Les Van Eyck, brasseurs établis au coeur de la cité, l'ont élevée dans l'honorabilité, la richesse. Et une certaine liberté... Jusqu'à son mariage arrangé avec un noble désargenté qui lui fera vivre l'enfer. Avec courage et obstination, Renelde décide alors de prendre son destin en main. 

Pour fêter les 25 ans de la sortie de "La Kermesse du diable, les Editions Presses de la cité, ont décidé de lui offrir une réédition: un nouvel écrin pour le faire découvrir à de nouveaux lecteurs. 

Quelle belle surprise que cette Kermesse du diable. Je ne m'attendais pas à lire dans cette collection "Terres de France", un roman historique digne des plus grands (d'Anne Golon à Robert Merle). 
Nous sommes au XVIIe siècle, à Lille, qui est encore une ville flamande.(ce que j'ignorais complètement). Nous allons suivre Renelde, jeune fille d'une famille de brasseurs qui sort juste du couvent.Elle retrouve ainsi la liberté...pour peu de temps puisqu'elle est marié à un ami de son père qui va lui faire vivre un cauchemar. 
En parallèle, le lecteur fait également la connaissance de Corneille Van Noort, premier échevin (que l'on pourrait considéré comme le maire de village, à notre époque) qui fera la connaissance de la belle et fantasque Iolande... 
Les deux histoires vont s'alterner, dans une première partie de toute beauté, qui nous présente des portraits de femmes fortes qui vont tout faire pour vivre leur liberté. 

J'ai beaucoup aimé découvrir ce roman, qui nous embarque dans une époque, où la Peste sévit encore, où les sorcières, les hérétiques sont pourchassés et où le Diable rôde. C'est bien simple, j'ai été captivé de bout en bout, voulant savoir à tout pris comment cela allait se terminer. 
L'auteure ménage ses surprises, et après un début de deuxième partie un peu étrange, où je me demandais où étaient passé Corneille et Iolande, la réponse viendra dans une 3e partie haletante, qui nous promets des moments sombres et violents lors de cette semaine pascale 1677. 

Je n'ai pas trop envie d'en dire plus  sur l'histoire parce que je trouve que la découverte par soi-même de cette fabuleuse histoire fait partie du plaisir de lecture. 
Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai été énormément charmé par la plume d'Annie Degroote, qui maîtrise son sujet et son histoire de bout en bout. C'est pour moi la découverte d'une nouvelle auteure et savoir que "La Kermesse du diable fut son premier roman me stupéfait, tellement il est sans fausse note. Cela me donne envie de continuer à la découvrir avec d'autres romans. 

Les derniers chapitres du roman sont probablement mes préférés, même si ce sont les plus difficiles à lire, de par les situations qu'ils mettent en place. Mais l'auteure est complètement dans l'époque qu'elle raconte (entre les croyances du diable, des Sorcières et autres blasphèmes) qu'elle ne pouvait faire autrement que d'en parler...quitte à faire frémir son lecteur. 

Au final, un roman historique de toute beauté, qui vous promet d'en apprendre plus sur la fin du XVIIe siècle, à travers le portrait d'une femme forte et courageuse (Renelde), qui traversera cette fin de siècle, en croyant qu'une belle vie est possible, même dans ce pays dévasté par la maladie et la guerre. Un roman fascinant, qui se termine par une fin en forme de nouveau départ, qui donnera lieu à une suite (Le Coeur en Flandre). Une suite que j'aimerai bien découvrir un jour, si je réussis à mettre la main sur celle- ci. Un livre que je vous encourage à (re)découvrir. 

Merci aux Editions Presses de la Cité  pour la découverte de l'univers d'Annie Degroote. 

Annie Degroote: La Kermesse du diable, Editions Presses de la Cité, 443 pages, 1994 (pour la première édition), 2019, (pour la nouvelle édition)


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