dimanche 19 novembre 2017

Une vie exemplaire

4e de couverture: Jeune cardiologue éminent, père de deux adorables petites filles, le docteur Jeremy Balint est un homme qui a réussi sa vie. D’autres que lui, apprenant que leur femme dévouée les trompe depuis des années avec un collègue, se laisseraient emporter par la rage.
Pas Jeremy Balint.
Jeremy Balint va prendre son temps, car Jeremy Balint est un sociopathe. Avec méthode et patience, il va organiser l’élimination de son rival.
Et ce n’est que le début.
De nombreux romans mettent en scène des psychopathes, mais jamais un écrivain n’était parvenu à nous plonger avec autant d’acuité dans les arcanes de leur esprit. Jeremy Balint ne nous cache rien. Ne nous épargne rien. Il ne voit tout simplement pas le mal comme nous.


Les tueurs en série fascinent depuis plusieurs décennies maintenant (de Jack L'éventreur, à Landru, en passant par Manson). 
Ils ont souvent été aussi des personnages principaux dans des romans ,films ou série (d'Hannibal Lecter, en passant par Dexter ou le Zodiac). 

Une vie exemplaire fait partie de cette catégorie là. Jacob M. Appel s'est mis dans la tête de son héros, Jérémy Balint, un médecin bien sous tous rapports, qui décide de tuer pour cacher son véritable dessein: supprimer l'amant de sa femme, en faisant passer cela pour l'acte d'un serial killer. Il devient alors l'Etrangleur à l'Emeraude et le lecteur va le suivre dans sa quête morbide, sans pouvoir rien y faire. 

Alors, l'idée est louable et aurait pu être captivante: à l'image de Dexter ou de Patrick Bateman (le "héros" d'American Psycho), suivre Jérémy Balint dans sa folie meurtrière aurait pu être fascinante. Sauf que pas du tout. Je n'ai pas été embarqué plus que ça dans ce roman, qui se lit bien et que j'ai eu tout de même envie de lire jusqu'au bout pour voir comment ce parcours allait se terminer, mais, je sais pas, il m'a manqué quelque chose pour totalement y adhérer. 

En fait, je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages: que ce soit Amanda, sa femme, Warren Sugarman, le collègue de Jérémy et accessoirement l"amant de sa femme, Amanda ou bien Jérémy, je n'ai rien ressenti. 
En fait, il manque le côté psychologique du personnage principal: sa pulsion meurtrière se réveille au moment où il apprend que sa femme Amanda, le trompe avec Sugarman. Il décide alors de le supprimer, mais pour éviter de se faire prendre, il met au point son plan machiavélique: supprimer des inconnus afin que les flics se lance sur la piste d'un tueur en série: "l'Etrangleur à L'Emeraude" (du fait qu'il attache un ruban vert sur ces victimes) pour ensuite supprimer son rival en orientant les soupçons sur le tueur en série (tueur en série qui n'est autre que lui. Je ne dévoile rien: on le sait puisque on suit Jérémy Balint dans sa folie). 
Sauf que je n'ai pas compris comment ses pulsions de meurtre sont arrivées: alors peut être que l'auteur a voulu démontrer que chacun était capable de tuer sur une pulsion et devenir un meurtrier en puissance, mais souvent ces choses là sont expliqué par le passé du futur tueur: comme pour Dexter, où l'on apprend qu'il tuait des animaux depuis tout jeune et que, son père, s'en rendant compte à fait en sorte qu'il contrôle ses pulsions meurtrières. Et c'est ainsi que Dexter élimine toujours des salauds ou des meurtriers qui n'ont pas été condamnés par la justice). Là, Jérémy tue pour tuer. Point. En tout cas, je l'ai ressenti comme cela. 

En plus, j'ai trouvé le personnage antipathique, imbu de lui même et arrogant. Rien pour me le rendre sympathique. 
De plus, le petit twist final me laisse carrément de marbre: cette fin ouverte ne me frustre pas du tout. Comme si je ne m'intéressais pas au devenir de ce personnage antipathique. 

Au final, un roman qui m'a laissé de marbre: il se lit rapidement, il est vrai, mais je n'ai rien ressenti durant ma lecture: ni empathie, ni fascination et ni frustration devant la fin. J'en ressors passablement déçu. 

Merci aux  Editions La Martinière pour cette découverte...qui a fait pschitt, en ce qui me concerne. 

Jacob M.Appel: Une vie exemplaire (The Mask of Sanity), Editions La Martinière, 286 pages, 2017


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