Après le succès de Wisconsin, le nouveau roman de Mary Relindes Ellis. Au tournant du xxe siècle, d'une petite ville bavaroise engoncée dans son obscurantisme aux opportunités du grand Midwest américain, la passionnante aventure de trois jeunes gens en quête de liberté ; une magnifique réflexion sur le déracinement, la transmission de la mémoire familiale et la cohabitation des cultures.
Au pied de Minneapolis, sur la rive du Mississippi, se dressent de petites baraques de bois connues sous le nom de Bohemian Flats. C'est là, dans un joyeux chaos, que des migrants venus des quatre coins d'Europe, Tchèques, Irlandais, Finlandais ou encore Russes, échangent leurs histoires, partagent leurs coutumes, et s'épaulent sur le chemin laborieux du grand rêve américain.
Parmi eux, Albert et Raimund Kaufmann et leur amie d'enfance, Magdalena Richter, aspirent à un avenir plus libre, loin d'une Allemagne moyenâgeuse et intolérante.
Mais la Première Guerre mondiale éclate, et avec elle s'envole la belle harmonie qui régnait dans les Flats. Rattrapés par leur identité allemande, Albert, Raimund, Magdalena et leurs enfants vont être confrontés au passé douloureux de la famille, et à des secrets qu'ils croyaient enterrés pour toujours.
Quand le premier roman d'un auteur à été un véritable coup de coeur, il y a toujours une appréhension quand celui ci publie son 2e roman. Nous transportera-t'il autant que le premier? Sortirons nous émus de cette lecture?
Cette appréhension, je l'avais pour Boheman Flats. Wisconsin avait été un tel coup de coeur, jusqu'à me faire pleurer, que j'avais peur de ne pas retrouver les même émotions.
C'est étrange, mais, quand un premier roman a été un coup de coeur pour moi, le 2e livre, même si je l'apprécie beaucoup, ne me fait pas le même effet (cela avait été le cas, pour les romans d'Hillary Jordan. (Mais, bon, ces deux romans étaient tellement différents dans les genres et dans les thèmes, que c'était peut-être prévisible.)
J'ai donc, attendu plus d'un an et demi pour me lancer dans la lecture de Bohemian Flats...pour éviter les comparaisons et ne pas encore avoir les émotions du précédent roman en mémoire.
Et ce qui devait arriver, arrive tout de même. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l'histoire des Kauffman, de leur terre allemande jusqu'à leur installation en terre d'Amérique. Avec des personnages, fort sympathiques que l'on a envie d'aimer. Mais l'émotion n'a malheureusement pas été au rendez-vous.
En même temps, Wisconsin était un roman familial très intime, empathique, tourné vers la douleur. Bohemian Flats est plus une chronique familiale, qui nous plonge dans l'histoire des Kauffman sur le long terme (de 1881 à 1968 (pour l'épilogue)). J'ai trouvé très intéressant de découvrir une autre facette de l'Amérique et je trouve l'entreprise de Mary Relindes Ellis très louable de réhabiliter et de faire découvrir à ses lecteurs, les Bohemian Flats, ces quartiers pauvres de Minneapolis où les émigrants venaient s'installer à leur arrivée dans ces terres du Nord Ouest américain. Mais là où le bas blesse, c'est qu'elle veuille aborder beaucoup de sujets et une période très longue, (près d'un siècle) sur peu de pages. Elle parle alors, dans un premier temps, de la situation en Allemagne, à la fin du XIXe siècle, puis de l'émigration de Raimund en Amérique, son arrivée et sa découverte des Flats, l'installation de son frère, Albert avec femme et enfants, d'abord aux Flats puis dans le nord du Wisconsin: de là on parle des indiens et de leurs situations...puis de la première guerre mondiale et le racisme envers ces allemands qui sont pourtant installé là depuis plusieurs décennies...et je dois probablement en oublier.
Je pense que l'erreur de Mary Relindes Ellis pour l'écriture de ce roman est d'avoir voulu trop en dire, ou alors de le faire sur peu de pages. Raconter une histoire aussi dense en 430 pages, ce n'est pas possible, ce qui fait que l'auteur survole les événements sans approfondir et j'ai alors lu, avec plaisir, cela va de soi, car l'écriture de Mary Ellis est toujours aussi belle, à défaut d'être poignante ici, mais je n'ai pas eu le temps de trop m'attacher aux personnages.
De plus, la fin du roman est un peu rapide du fait que l'auteur a survolée les 30 dernières années en 15 pages! Bon, les ellipses ont parfois du bon, mais là c'est un peu trop.
Au final, un roman qui se lit fort bien et qui, par certains aspects est intéressant (la vie allemande de Raimund et Albert Kauffman au début du roman est ce qui m'a le plus intéressé, tout comme la découverte des Flats), mais qui, à vouloir trop en raconter, ne fait que survoler les choses. Dommage. (J'aurai préféré avoir plus de temps et de matière, comme ce fut le cas avec la Saga des Emigrants de l'auteur suédois Wilhelm Moberg, qui, raconte, l'émigration des suédois dans le Minnesota, mais qui le fait sur plus de 2000 pages (Bon, je n'en demandais pas tant pour Bohemian Flats, mais que l'auteur développe plus certains aspects)).
Attention, malgré cet avis en demi-teinte, c'est un roman à découvrir et que j'ai aimé lire, sinon, je ne serai pas aller au bout.
Merci à Brigitte et aux Editions Belfond pour cette découverte.
Mary Relindes Ellis: Bohemian Flats (The Bohemian Flats), Belfond, 437 pages, 2014.
Mary Relindes Ellis: Bohemian Flats (The Bohemian Flats), Belfond, 437 pages, 2014.
J'ai vécu exactement la même expérience que toi avec ce roman. J'avais tellement aimé Wisconsin que j'étais impatient de découvrir celui-ci. Et comme toi, l'essai n'a pas été transformé, tant j'ai été frustré par ces Bohemian Flats.
RépondreSupprimerQuasiment au mot près, j'ai du exprimer à l'époque les mêmes réserves que les tiennes. Le prochain roman sera donc décisif pour savoir si je continue le voyage ace ces uateur ou si je ne garde d'elle que son premier roman.
Il me semblait bien me souvenir que nos avis se rapprochaient. C'est d'ailleurs, en lisant ton billet, entre autres, que j'ai voulu laisser du temps pour ne pas ressentir la même chose. (Mais sur ce point, le temps n'y a rien fait). J'espère aussi que le prochain roman me convaincra plus. Quoique, celui ci n'est pas totalement mauvais. Il n'est pas à la hauteur de son ambition, tout simplement.
SupprimerQuelques similitudes avec le roman que je suis en train de lire (La chorale des maîtres bouchers), comme toi j'ai eu un gros coup de coeur pour Wisconsin donc forcément j'ai envie de le lire aussi, du temps a déjà passé depuis ma lecture donc je partirai sans trop d'appréhension.
RépondreSupprimer"La chorale des maîtres-bouchers" traîne dans ma PAL. Je lirai ton avis avec intérêt. Je te souhaite une bonne lecture avec "Bohemian Flats en espérant que tu n'auras pas le même sentiment que moi, au final.
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