vendredi 15 avril 2016

Jane Birkin: "la vie ne vaut d'être vécue sans amour"

4e de couverture: Les années passent, Jane Birkin reste une icône. Tour à tour scandaleuse à ses débuts sur grand écran dans Blow Up d’Antonioni, puis murmurante en muse de Gainsbourg dont elle demeurera l’héritière et la meilleure interprète, cette « ex-fan des sixties » a su se faire une place dans le cœur des Français.
C’est à partir de 1968, et sa rencontre avec Serge Gainsbourg (qui se remet difficilement de sa rupture avec BB) qu’elle connaît la consécration en France. Tous deux forment alors le couple bohème post-soixante-huitard du Paris germanopratin. Elle joue dans La Piscine de Jacques Deray, aux côtés d’Alain Delon et Romy Schneider, chante avec Serge (« Je t’aime, moi non plus »), puis en solo.
Elle trace ainsi son chemin, avec sa légèreté et sa fantaisie so british, enchaînant dans les années 1980 des collaborations au cinéma, avec des réalisateurs tels Jacques Doillon ou Jacques Rivette, ou au théâtre avec Patrice Chéreau.
Après la disparition de Serge en 1991, à qui elle ne cessera de rendre hommage,  « Jane B. » reste sur le devant de la scène, pour la musique comme pour les combats qu’elle mène à travers le monde. Avec cette flamme qui, malgré les épreuves, ne s’est jamais éteinte.


Ma rencontre avec Jane Birkin, lors d'une dédicace organisée à la Fnac de ma ville, quelques heures avant son concert (auquel je n'ai pas pu assister, malheureusement) restera l'un des moments les plus émouvants. 

Quand j'ai eu la surprise de recevoir cette biographie, je me suis dit que j'allais enfin savoir si Jane est telle que je l'ai vu: une femme simple, avec un coeur gros comme ça. Car, de Jane Birkin, je ne savais rien, mis à part, qu'elle était chanteuse, muse et compagne de Gainsbourg et également actrice, à ses heures. 


(Di doo dah, la chanson qui la décrit probablement le mieux)

Dans cette biographie, Frédéric Quinonero dresse le portrait d'une femme touchante, fragile (en apparence), rempli de doute, et qui, de par ses engagements, montre un coeur immense. En lisant ces pages, j'ai compris que j'étais passé à côté d'une artiste à part entière et qu'il fallait y remédier.
De son enfance en Angleterre, à ses débuts au cinéma. De son premier mariage avec le compositeur John Barry (qui verra la naissance de Kate) à sa rencontre avec Gainsbourg sur le film Slogan de Grimblat. A ses débuts de chanteuse, lors de ce fameux duo "scandaleux", Je t'aime moi non plus", jusqu'à ses débuts de réalisatrice, et son engagement pour le Japon, la Birmanie..., c'est là qu'on se rend compte du destin exceptionnelle de cette grande artiste. 

Sa vie est un roman...un roman passionnant qui m'a fasciné et qui m'a fait aimer encore plus Jane Birkin. De plus, Frédéric Quinonero donne une part belle, dans le livre, à la carrière cinématographique de Jane (me montrant surtout qu'elle était également une immense actrice, qui n'a peut être pas eu de chance dans ce métier là, reléguant celui ci au second plan, ne gardant, pour la postérité que le côté chanteuse). 

Frédéric Quinonero décrypte très bien la relation de Jane et Serge, montrant, par exemple, que ce dernier vivait très mal la popularité de Jane (que ce soit avec ses albums Di doo dah ou Lolita go home ou des films comme La moutarde me monte au nez, faisant d'elle une actrice de films comiques populaires) alors qu'il vivait des échecs avec des albums comme Melody Nelson ou L'homme à la tête de chou (albums concepts ayant connu un échec retentissant à leur sortie,  et qui sont devenus cultes aujourd'hui. Gainsbourg était probablement en avance sur son temps) mais aussi que Gainsbourg, se fabriquant un personnage (Gainsbarre) retrouvera son côté Gainsbourg en faisant chanter sa souffrance et faire resurgir son côté féminin, par la voix de Jane. 
L'auteur, met aussi l'accent sur la carrière cinématographique de Jane et là, c'est un véritable tourbillon: elle a tourné avec les plus grands: Wargnier, Rivette, Doillon, Deray... Elle est également une auteure, une réalisatrice (chose que je ne savais pas) ayant réalisé Boxes et écrit les chansons de son dernier album Fictions
L'auteur n'oublie pas le côté maternelle de Jane. Car, avant tout, Jane Birkin est une femme et une mère, fière de ses trois filles, Kate, Charlotte et Lou, qui sont évoqué, au fil des pages. 

En résumé, cette biographie de Jane, ravira les fans de l'artiste, mais également ceux qui, comme moi, ne connaissent qu'un aspect de cette grande dame et qui, curieux, vaudront en savoir plus. Puis, le livre refermé, vous n'aurez qu'une envie: découvrir son oeuvre musicale et cinématographique. 
Pour ma part, je n'oublierai jamais cette rencontre furtive quelques heures avant son concert. Et je n'aurai qu'un regret: ne pas l'avoir vu sur scène, dans son spectacle Arabesque (qui est mon album live préférée de Jane), où elle aurait probablement chantée ma chanson préférée: 

Amour des feintes

Merci aux Editions de l'Archipel pour cette formidable découverte de l'univers "Birkinien". 

Frédéric Quinonero: Jane Birkin "La vie ne vaut d'être vécue sans amour", L'Archipel, 270 pages, 2016




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire