mercredi 28 septembre 2016

La Discothèque du 20e siècle #186

En 1985, un jeune chanteur romantique, aux yeux revolver enchante la gent féminine.

Marc Lavoine: Elle a les yeux revolver (1985)



1985 a été l'année de tous les succès pour l'ex-placeur à L'Olympia à l'irrésistible gueule d'amour. Remarqué en 1984 grâce à Pour une biguine avec toi, Marc explose quelques mois plus tard avec coup sur coup, Elle a les yeux revolver, Le parking des anges et Bascule avec moi. La variété de qualité salue l'arrivée de son nouveau héros. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1985", Polygram Direct)

Bonne écoute!


mardi 27 septembre 2016

Sortie de piste

4e de couverture: Moïse Steiner est un chef d'entreprise parisien qui vit une période difficile : son entreprise est au bord du dépôt de bilan et il se bat pour trouver des investisseurs. Heureusement, il vit un grand amour avec Alice, une parisienne pur jus, exubérante et fantasque, versée dans la méditation, le chamanisme et la cuisine sans gluten. Moïse, ancien militant trotskyste, athée et matérialiste convaincu, regarde d'un oeil amusé les engouements successifs de sa nouvelle compagne jusqu'au jour où il est victime d'un accident d'avion. Grièvement blessé, Moïse fait un arrêt cardiaque de 45 minutes durant lesquelles il se voit flotter au-dessus de son corps inerte, allongé sur le tarmac, entouré par les secouristes. Il vient de vivre une Expérience de mort imminente (EMI). Dès lors, sa vie est changée et une fois rétabli il n'a qu'une obsession : comprendre ce qui lui est arrivé. Pour ce faire, il rencontre toute une série de personnages hauts en couleurs : un grand acteur du cinéma français, un professeur de philosophie alcoolique, le vieux rabbin de sa famille, et plusieurs médecins qui tentent de le convaincre que la science peut tout expliquer... Une comédie chorale enlevée, sur fond d'un sujet qui suscite un intérêt toujours croissant : les expériences de mort imminentes.

La mort, cette belle inconnue, qui me fait si  peur, est l'un des éléments de ce roman et ce, par l'intermédiaire d'une EMI (Expérience de Mort Imminente). Mais n'allez pas croire que ce roman est morbide, ce serait une belle erreur. 

Marc Welinski a choisi un sujet peu développé dans la littérature (j'ai le souvenir que Philippe Labro avait parlé de son expérience de mort imminente dans un livre, La Traversée): les EMI. Et il le fait par le biais de l'humour. 
Voilà un roman qui m'a ravi dès la première phrase: "Comment annoncer à un restaurateur chinois que l'on saute sa femme? C'est à peu près en ces termes que se pose le problème. (p.21)
L'humour allait être parti prenante de cette histoire et je trouve que c'est un point fort du livre, car quoi de mieux que l'humour pour désamorcer un sujet aussi "tabou"(?) 

J'ai adoré ce livre qui m'a fait prendre conscience que la vie est précieuse et que la mort n'est (peut être) pas une fin (comme l'annonçait Agatha Christie dans le titre d'un de ses romans), surtout quand celle ci n'est pas encore venue. C'est ce qui arrive à Moïse Steiner, cinquantenaire, qui s'est fait plaquer par sa femme pour un jeune bellâtre d'une riche famille, qui vit une histoire d'amour avec la femme d'un restaurateur chinois, donc, Alice, exubérante et farfelue, adepte de chamanisme et autre choses zen; son  entreprise est au bord de la faillite. On peut donc dire que tout va mal dans la vie de Moïse (mise a part son histoire d'amour avec Alice), jusqu'au jour où il est victime d'une Expérience de mort imminente, lors d'un accident d'avion (petit aparté: les auteurs de Daphnis et Chloé vont me faire vraiment devenir avionophobe, car, après Mathieu Tazo, c'est au tour de Marc Welinski de faire subir ça à l'un de ses personnages). 

Il y a vraiment un avant et un après cette expérience: une première partie très rythmée, avec un humour décapant et une deuxième, toujours teintée d'humour, mais qui offre un nouveau regard sur la vie et le monde qui nous entoure. Puis, c'est surtout le moment où Félix Grimaud, célèbre star de cinéma, fait son entrée dans la vie de Moïse et du lecteur. Félix va alors prendre une place importante dans le roman et changer le regard de Moïse sur le monde qui l'entoure. 

J'ai adoré ce livre. Marc Welinski est doué pour amener des surprises au lecteur et, je dois avouer que je n'imaginais pas être aussi ému en finissant le livre. Surtout, il ajoute une petite part de fantastique qui colle bien au roman et qui l'ancre, contradictoirement, dans une belle réalité. 

J'ai aussi apprécié les interventions de tous les personnages: car oui, même si Moïse est le narrateur de l'histoire, ces enfants, Ted et Barbara, Colette sa mère, Félix, et quelques autres donnent leur point de vue sur ce qu'à vécu Moïse. 
C'est également un livre qui parle de la mort de manière posée et juste, en osant les bonnes questions: est ce que notre âme est éternelle? La mort est elle une fin ou un passage vers autre chose? De par le fait que Moïse soit non croyant, il va alors poser toutes les questions qui lui passent par la tête, pour essayer de comprendre ce qu'il a vécu quand son coeur s'est arrêté plus de 30 minutes. 
Marc Welinski dédramatise tout cela et m'a rassuré sur la mort. 
Puis, les dernières pages m'ont ému aux larmes et touché en plein coeur. C'est beau, touchant, bouleversant, mais toujours drôle...comme la vie,en  définitive. 
Un tout petit bémol pour la toute fin: je trouve que le dernier paragraphe (quoique drôle, et je peux comprendre que l'auteur ait voulu terminer sur une petite note d'humour) n'était pas nécessaire. L'arrêter avant ce paragraphe aurait été plus joli...mais c'est ce que moi, j'aurai voulu. Après ce n'est qu'un petit détail qui ne gâche en rien le plaisir que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. 

Au final, un roman plein d'humour sur un sujet peu traité en littérature (les EMI (l'auteur explique d'ailleurs qu'ils s'est inspiré de témoignages réels pour l'élaboration de son livre, dont celui d'un ami)) qui nous fait passer du rire aux larmes, et qui nous fait nous poser les bonnes questions sur cette belle inconnue qu'est la mort. 
Un roman que je vous recommande chaudement. Vous ne verrez plus la vie du même regard après l'avoir lu. C'est une promesse. 

Merci à Eric et aux Editions Daphnis & Chloé pour cette formidable "leçon de vie". 

Marc Welinski: Sortie de piste, Daphnis & Chloé, 387 pages, 2016


dimanche 25 septembre 2016

Slow Qui Tue #288: Dust in the wind

Le slow qui tue de la semaine voit ses rêves n'être que de la poussière dans le vent.

Kansas: Dust in the wind



Bonne écoute!


mercredi 21 septembre 2016

La Discothèque du 20e siècle #185

En 1984, François Valéry retrouve le chemin du  succès avec "Elle danse Marie".

François Valéry: Elle danse Marie (1984)




Sa carrière avait débuté 10 ans plus tôt, en 1974 (année des élections présidentielles qui avaient vu s'opposer FRANCOIS Miterrand et VALERY Giscard d'Estaing, d'où son nom de scène!). Mis sur orbite par Une chanson d'été, la popularité de François ne se dément pas au fil de cette décennie: la preuve, il passe la bagatelle de 6 mois dans les classements avec Elle danse Marie. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1984", Polygram Direct)

Bonne écoute!


mardi 20 septembre 2016

Nouveau départ

4e de couverture:  Deux solitudes, un amour inattendu
 
Dévasté après la mort de sa femme, le policier Evan Cerelli doit assumer une vie de père célibataire. Entre le deuil qui le déchire et les responsabilités qui l’écrasent, il n’y a pas de place pour les sentiments. Lorsque Matt Haight, ancien policier devenu consultant en sécurité, reconnaît en Evan une autre âme en peine, il découvre une part de lui-même qu’il croyait perdue à jamais. Leur amitié se transforme en un sentiment plus profond… Mais entre les enfants d’Evan, son chagrin, et les regrets de Matt, l’amour est bien la dernière chose à laquelle ces deux hommes s’attendent.

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de romance gay. Ce genre de romance me plait et j'avais envie de quelque chose de léger après ma lecture précédente. 

Je suis mitigé par rapport à cette romance. Le postulat de départ était intéressant, mais j'ai trouvé que l'histoire n'allait pas vers ce que je m'attendais à lire. En effet, les deux protagonistes sont flics (ou ex flic pour l'un), et hétéros. Tous deux sont malheureux dans leur vie, l'un parce qu'il est seul depuis longtemps et le 2e, parce qu'il a perdu sa femme. 
Alors, en voyant la profession de Evan et Matt, je m'attendais à ce qu'il y ait de l'action...et bien, pas du tout (mis à part une scène au milieu du livre qui met en danger Evan), le métier des personnages n'est qu'un vague accessoire, qui n'entre pas en ligne de compte dans cette romance. Ils auraient pu être agent de change, plombier ou médecin, peu importe... L'auteur ne nous dévoile rien de leur boulot de flic. 

Ce qui fait, qu'elle se focalise sur les états d'âme des personnages (en même temps on est dans une romance, mais justement c'est là où ça me fait un peu tiquer. Pour moi, la romance n'est pas "réaliste" (je sais une romance est là pour nous faire rêver, mais un peu de crédibilité, que diable (!)): deux hétéros qui tombent amoureux l'un de l'autre n'est pas très crédible. Pour ma part, il aurait fallu  au moins qu'un des deux soit gay, pour que j'y crois un minimum. 
Vous allez me dire: l'amour ne se commande pas et nous tombe dessus par hasard. Je suis d'accord, mais je ne crois pas qu'on puisse changer d'orientation sexuelle comme de chemise. 

Cela a un peu faussé mon jugement sur cette histoire à laquelle j'ai eu du mal à adhérer..pourtant, l'auteur a bien construit le côté psychologique de son roman. Evan et Matt se posent beaucoup de questions sur cette nouvelle relation. On voit le cheminement pour arriver à construire quelque chose, à surmonter les obstacles (l'acceptation de cette nouvelle histoire, de ce changement de sexualité soudain, le passage à l'acte, et l'annonce ou pas, à leurs proches et surtout aux enfants...). Tout ça est bien amené par l'auteur. 
Une autre chose qui m'a laissé sceptique sont les scènes d'amour entre les deux hommes: qu'elles soient peu explicites n'est pas un  problème, non (je ne demande pas à lire un porno tout de même), mais j'aurai voulu que l'acte d'amour aille plus loin que des attouchements chastes. Il n'y aucun acte sexuel "poussé" entre les deux protagonistes...ce qui n'a fait que confirmer mon impression que cette histoire n'était pas très crédible. 

Au final, une romance bien menée au point de vue psychologique mais qui manque de crédibilité pour que j'y adhère complètement. Vraiment dommage, car cette histoire avait du potentiel. 

Tere Michaels: Nouveau départ (Faith & Fidelity), Milady, 471 pages, 2015


dimanche 18 septembre 2016

Slow Qui Tue #287: Aviateur

Le slow qui tue de la semaine veut un amour qui vole.

Véronique Jeannot: Aviateur



Bonne écoute!


vendredi 16 septembre 2016

Je t'aime moi non plus: les amours de la chanson française et du rock (Volume 1: de Gainsbourg à Goldman)

4e de couverture: Si aujourd'hui dans la musique tout se confond, se mélange, il n'en a pas toujours été ainsi. Je t'aime moi non plus explore les relations complexes de la chanson française et du rock au cours du dernier demi-siècle, pendant lequel la première a perdu son influence internationale face à la domination planétaire du second, qu'elle a épousé sans pour autant lui céder tout à fait. 
Je t'aime moi non plus raconte avec ses acteurs cette autre histoire de la chanson française. Celle d'une génération prise entre son héritage littéraire et poétique, sa langue, et l'électrochoc qu'a constitué l'explosion du rock et ses avatars. Quand une tradition aussi glorieuse est percutée par une révolution étrangère, cela donne la Culture face à la contre-culture, les Anciens contre les Modernes, la recherche d'une identité nouvelle, Johnny, comme Bashung, Polnareff  comme Renaud, Manset comme Souchon, Véronique Sanson comme Etienne Daho, jusqu'à Stromae...
De Serge Gainsbourg à Jean-Jacques Goldman dans ce premier volume, puis de Téléphone à Christine and the Queens dans le second (à paraître au printemps 2017), c'est celle aventure vécue en direct mais analysée avec le recul que le lecteur est convié. 

Sortie prévue le 22 septembre 2016, en librairie. 

Yves Bigot est peut être un nom qui vous dit quelque chose, que vous avez peut-être vu dans des générique télé, quand il était directeur des divertissements, jeux et variétés de France2, ou peut être avez vous lu ses chroniques dans "Libé". En tout cas, il connait bien le monde de la musique, et sait donc de quoi il parle dans ce livre, ayant même côtoyé tous les chanteurs dont il est question dans ce livre.

Ce livre est des plus intéressants, pour tous ceux qui  aiment et sont curieux d'en savoir plus sur la chanson française, mais pas seulement. Il analyse finement, et sans prendre de gants, la barrière ténue entre la chanson française et le rock, dont beaucoup de chanteurs/chanteuses se sont inspiré, sans vraiment les égaler.
Yves Bigot parle sans langue de bois de cette générations de chanteurs (des années 60, 70, pour ce premier volume, même si on débute les années 80 avec Goldman) qui se sont retrouvés coincés dans un entre-deux, pas facile à combattre, celui de la grande chanson française (de Brel à Brassens en passant par Barbara et Ferré) mais également du rock, blues, voire jazz anglais et américain qu'ils vont découvrir dans ces années 50, 60 et dont ils vont vouloir s'inspirer, voir égaler, sans succès véritable. C'est que la France est très conservatrice et aime bien tout ce qui est littéraire, poétique et n'arrive pas à comprendre que le rock est plus un état d'esprit qu'une musique.

C'est assez complexe à expliquer, et l'auteur y arrive mieux que moi. C'est un livre des plus passionnants mais pas si abordable que ça. Rien que dans la préface, où l'auteur explique justement cette barrière entre tradition de la chanson française et l'arrivée du rock anglais et américain, j'étais un peu perdu, ne comprenant pas tout. J'ai essayé d'emmagasiner le plus possible d'information, mais pas évident de tout saisir.

Ce livre est génial pour tous ceux, qui comme moi, se passionnent pour la chanson française, et la musique en générale. De tout temps, j'ai été passionné et intrigué par elle (la chanson est une de mes passions (je suis chanteur à mes heures)  et j'ai toujours voulu en savoir plus sur elle), ce livre est donc parfait pour moi. Yves Bigot s'y connait, côtoyant le monde de la musique depuis des années, que ce soit dans la presse écrite, la télé ou la radio. Il a donc plein d'anecdotes sur les chanteurs dont il parle. Et ils parlent d'eux sans concession, et sans passer la brosse à reluire, ce qui fait un bien fou, car on sent que ce n'est pas un livre de complaisance.

De Gainsbourg, à Goldman, en passant par Johnny, Renaud, Joe Dassin et Mort Shuman, Sylvie Vartan, les groupes des années 70 comme "Il Etait Une Fois" (oui, oui, j'ai été très surpris d'apprendre les influences de ce groupe que l'on résume, (à tort) à un slow "j'ai encore rêvé d'elle"), "Ange" ou "Magma", Gérard Manset, Yves Simon, Le Forestier, Sheller, Berger, Sanson...et plein d'autres ont tous été influencé par Dylan, les Rolling Stones, Hendrix, les Beatles...et tous ont voulu amener cette musique là dans leur propres morceaux, avec plus ou moins de succès.

Il est vrai que c'est passionnant de découvrir tout ça, mais pas de la manière dont je l'ai fait. En effet, j'ai lu ce livre linéairement alors que j'aurai dû le picorer, et piocher un chapitre par ci par là, de temps en temps, en commençant par les artistes qui m'intéressaient (ils sont nombreux dans ce livre): je n'aurai alors pas forcément remarqué certaines redondances dans l'écriture d'Yves Bigot (ce qui est normal quand plusieurs de ces artistes se côtoient, et que, donc,  des anecdotes reviennent parfois car elles se télescopent ) et aussi, que certains chapitres m'ont plus intéressé que d'autres, ce qui est normal...même si je dois dire que certains parcours d'artistes que je ne connaissais pas bien comme Yves Simon ou Gérard Manset, m'ont beaucoup plu.

Un point positif en plus, c'est le choix fait par Yves Bigot de donner, à la fin des chapitres, pour chaque artiste, trois albums marquants: l"album phare (celui qui a eu le plus de succès), un classique (qui est entré dans la légende)  et un album culte (l'incontournable n'ayant pas forcément eu de grand succès mais qui est devenu culte au fil du temps). Bien sûr, ces trois albums sont le choix d'Yves Bigot et un choix est toujours subjectif. Mais je trouve cette démarche superbe, car elle permet au lecteur d'aller plus loin dans la découverte (pour les artistes qu'il connait pas ou peu) en écoutant ces fameux albums, mais aussi de comparer ces choix avec les siens quand c'est un artiste que l'on connaît.
Un exemple: pour Michel Berger (comme par hasard!), Yves Bigot a fait ce choix que je trouve très pertinent:

L'album phare: Beauséjour (Warner ,1980)
Le classique: Starmania (Warner, 1978)
L'album culte: Chanson pour une fan (Warner, 1974) (p.193)

Ainsi, par trois albums, on peut découvrir l'univers d'un artiste et ainsi pousser la découverte, par delà ce livre.

Ce qui est aussi intéressant, c'est la façon dont Yves Bigot écrit les chapitres: il revient sur la carrière de l'artiste, en se focalisant sur la manière dont celui ci a été influencé par ses aînés, ou par la musique rock, blues, et comment il l'a mis en pratique dans sa musique, avec plus ou moins de succès, puis Yves Bigot, revient sur le personnel, en racontant des anecdotes sur ses rencontres plus ou moins heureuses avec le dit artiste. Cela rend la lecture plus vivante et moins figée, puisque l'auteur n'hésite pas parfois a gratter sous le vernis de la "star".

Au final, un livre des plus passionnant et intéressant, qui, même s'il n'est pas facile d'accès, de prime abord, est d'une richesse incroyable...et si on s'accroche, on passe des moments formidables. Il faut juste prendre son temps pour  le lire...mais surtout, je pense que c'est un livre à picorer, dans le désordre.. de toute façon, on ne retiendra pas tout, et c'est normal, trop d'artistes sont évoqués pour qu'on puisse tout retenir...et certains artistes nous intéressant moins que d'autres , de toute façon, on n'oubliera son passage assez vite dans le livre.. Cependant, si la musique et la chanson française des années 60 à nos jours, vous intéresse, vous trouverez forcément votre bonheur dans ce Je t'aime moi non plus, dont je compte bien lire le 2e volume, pour continuer le voyage de la découverte de plus de 50 ans de chanson française, amoureuse d'une musique rock, dont nos fils riront un jour, de toute manière.

Merci aux Editions Don Quichotte pour cette musicale découverte.

Yves Bigot: Je t'aime moi non plus: les amours de la chanson française et du rock (Volume 1: De Gainsbourg à Goldman), Don Quichotte, 437 pages, 2016


mercredi 14 septembre 2016

La Discothèque du 20e siècle #184

En 1982, le groupe Alan Parson Project avait les yeux rivés vers le ciel du succès.

Alan Parsons Project: Eye in the sky (1982)





L'ex ingénieur du son des Beatles et de Pink Floyd (période Dark Side of the moon), enregistre des albums de rock progressif depuis le milieu des années 70 sous le nom Alan Parsons Project. Aux Etats Unis, cet Anglais très chic aligne les succès depuis 1976 mais c'est en 1982 qu'il grimpe jusqu'à la 3e place du classement des ventes avec Eye in the sky: 2 ns plus tard, la grande Bretagne et la France feront un triomphe au non moins fameux Don't answer me. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1982", Polygram Direct)

Bonne écoute!


dimanche 11 septembre 2016

Coup de Coeur des Libraires #6:Spécial "Rentrée Littéraire 2016": Petit pays

4e de couverture: Avant, Gabriel faisait les quatre cent coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son "petit pays", le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire. 
Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de coeur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleur...L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.

Retour de la rubrique "Coup de coeur des libraires" pour marquer la Rentrée Littéraire 2016. 
Un petit changement tout de même dans cette rubrique: j'ai proposé une sorte de partenariat à Marie, de la librairie Gibert de Poitiers. En effet, je lui ai demandé de me choisir un de ses coups de coeur dans plusieurs catégories: "Premier Roman", "Littérature Française", "Littérature Étrangère".
Oui, mai voilà, avec le nombre de livres parus en cette rentrée, Marie m'en a proposé 3 dans chaque catégorie, afin de me laisser choisir. sauf que Marie a parlé tellement bien de ces 9 livres, que le choix a été des plus cornéliens pour moi, j'avais envie de tous les lire.
J'ai tout de même réussi a en choisir trois.

J'ai décidé de commencer ma découverte de ces trois livres par le "Premier Roman". Mon choix s'est arrêté sur le roman de Gaël Faye, slameur franco rwandais. Et c'est une véritable claque!
Avec Petit Pays, Gaêl Faye nous raconte l'enfance, avec ses joies,  ses jeux, ses découvertes, mais aussi ses peines, ses punitions...enfin, tout ce qui fait le sel de la vie d'un enfant. On se prend à sourire, a rêver de ce petit pays, qu'on ne connait pas et que Gaêl nous présente avec des mots si bien choisi que les paysages se découvre devant nos yeux ébahis. Mais, par petites touches, l'auteur sème quelques mots, quelques scènes, pour nous rappeler cette guerre entre Tutsis et Hutus. Gabriel, le petit héros, est un enfant, qui nous raconte les événements avant la guerre et le génocide rwandais, pays voisin, du Burundi. Nous sommes en 1993...la vie est encore belle, mais pour combien de temps.

Voilà un roman qui va compter, en cette rentrée littéraire 2016, j'en suis certain. Petit pays fait parti de ces romans qui ne vous laissent pas indifférent, et qui gravent une petite trace dans votre esprit pour longtemps. Ce n'est pas un roman  sur la guerre (même si celle ci vient tout chambouler dans la vie d'enfant de Gabriel), mais plutôt sur l'enfance. Un joli roman sur l'enfance qui nous rappelle, encore une fois, que c'est probablement la plus belle partie de la vie...celle qu'on voudrait retrouver à chaque fois. C'est également un roman sur la perte de l'innocence. Au milieu du roman, tout bascule et Gabriel et ses amis sont plongé dans un bourbier de violence, et de folie qui leur font prendre conscience que l'enfance est finie...la guerre vient tout gâcher.

L'écriture poétique de Gaël Faye, prend toute sa mesure et sa force, dans cette histoire, qui n'est pas la sienne, mais qui trouve quand même quelques échos, je pense. Il avait déjà évoqué ce "Petit Pays" dans son premier album...mais, probablement qu'elle avait besoin de plus de place pour s'exprimer complètement.La forme du roman était peut être nécessaire.
Gaël Faye est un auteur, compositeur et interprète...c'est également, maintenant,  un écrivain qui s'est révélé, en cette rentrée littéraire.

J'ai été enchanté par ce livre, qui m'a fait voyager et découvrir un pays que je ne connaissais pas (c'est d'ailleurs pour ça que mon choix s'était porté sur lui, pour vivre un dépaysement), et voilà qu'en plein milieu, il me bouleverse, et me laisse "chaos", des larmes au bord des yeux. En refermant le livre, je les ai laissé couler afin, d'évacuer un trop plein d'émotion. Les passages au Rwanda (la mère de Gabriel est rwandaise, son père est français) sont ceux qui m'ont le plus paniqué, tendu, comme quelqu'un qui voit les choses, mais qui ne peut rien faire pour les arrêter, comme impuissant.
Il m'est difficile de trouver les mots pour parler, comme il se doit de ce roman. Je vous dirais juste ceci: lisez le et vous en ressortirez différent. Je souhaite que ce roman ait une belle vie et qu'il ait le succès qu'il mérite.

Merci à Marie pour cette découverte, qui m'a percutée en plein coeur.


Marie m'a recommandé de continuer ma découverte de Gaël Faye, par son album "Pili Pili sur un croissant au beurre". Je vais probablement suivre son conseil...et je vous laisse avec un extrait de cet album: 




Gaël Faye: Petit Pays, Grasset, 217 pages, 2016


Slow Qui Tue #286: I should I have know better

Le slow qui tue de la semaine s'en veut d'avoir menti.

Jim Diamond: I should I have know better



Bonne écoute!


jeudi 8 septembre 2016

Le piège de la mémoire

4e de couverture: Après Un visage d'ange, Lisa Ballantyne livre la douloureuse histoire d'une femme à la recherche de son passé et d'un homme en quête de rédemption. Un suspense psychologique nourri d'une forte charge émotionnelle, où se dévoile en creux une histoire de la Grande-Bretagne des années 1980.
Margaret Holloway vient d'être victime d'un grave accident de voiture. Un accident qui lui aurait été fatal sans l'intervention miraculeuse de ce géant défiguré qui l'a libérée des flammes avant de tomber dans le coma. En apparence, un inconnu, un homme sans famille.

Pourtant, Margaret s'interroge : cet ange gardien qui a risqué sa vie pour elle, qui est-il ? Pourquoi a-t-elle l'impression de le connaître ? D'où viennent ces étranges cauchemars qui l'assaillent ?

Lisa Ballantyne signe avec Le piège de la mémoire, un 2e roman des plus efficaces. 
Et pour que vous vous rendiez compte de cette efficacité, j'ai coupé la fin de la 4e de couverture qui dévoilait, à mon sens, une partie du suspense. 

Ce qui a retenu mon attention dans ce livre, c'est sa construction: l'auteure va nous balader dans le temps, en multipliant les points de vue: tout d'abord Margaret Holloway, qui, en décembre 2013, est victime d'un accident de la route. Elle est sauvée par un colosse défiguré, qui lui a probablement évité une mort certaine. 
Puis, l'histoire va faire un bond en arrière:nous sommes en septembre, octobre 1985, le lecteur se retrouve avec un certain George McLaughlin, garagiste, mais qui fait partie d'une famille de gangster (le garage leur servant de couverture), qui va décider de partir retrouver la femme qu'il a toujours aimé, Kathleen et Molly, leur petite fille. Sauf que les retrouvailles ne vont pas se dérouler comme il le pensait. Le 2 octobre 1985, il rencontre Molly sur le chemin de l'école, il l'a fait monter dans sa voiture pour l'emmener à l'école...sauf, qu'il panique en entendant une sirène de police, et va, sans le vouloir, kidnapper sa fille. 

C'est cet enlèvement que le lecteur va suivre, de plusieurs points de vue: celui de George, mais également celui de Kathleen, la mère et Angus Campbell, journaliste local, qui croit que cette affaire va être le scoop qu'il attendait. 
Et c'est ici que les choses se gâtent et deviennent intéressantes: la temporalité ne va pas être la même pour les protagonistes: la fuite de George va s'étaler lentement, entrant dans plusieurs détails, alors que celle de Kathleen et Angus avancent plus rapidement: ce qui fait qu'on peut revenir en arrière d'un chapitre à un autre...sans oublier que l'histoire de Margaret, en 2013, qui essaye d'en savoir plus sur son sauveur, nous ait également contée. 

On peut croire qu'on se perd un peu et cela a été  le cas, pour moi, au tout début, mais dès que j'ai pris le pli, cela a été des plus passionnants. Je voulais savoir comment allait se terminer la cavale de George et Molly, mais aussi savoir quels liens pouvaient avoir ces deux histoires (la cavale de George en 1985, et l'accident de Margaret en 2013) éloignées dans le temps. 

C'est un roman psychologique des plus tendus qui nous parle de rédemption, de famille, de liens affectifs. Mais aussi de ces milieux mal famés d'angleterre, avec ces familles de gangsters (certaines scènes sont des plus violentes et parfois peu supportables, surtout dans l'enfance chaotique de George. Mais aussi dans la vie très catholique d'Angus, le journaliste, que j'ai trouvé exécrable: un homme des cavernes qui préfère les vaches à sa propre famile, famille qu'il n'hésite pas à battre. (C'est en écrivant ces lignes que j'ai compris la présence d'Angus dans le roman: la vie de George, enfant et celle d'Angus, est un parallèle flagrant). 

Au final, un roman pychologique, qui se lit comme un polar, et qu'on a du mal à lâcher. Il est d'une construction efficace, et même si au début, j'ai eu du mal à me repérer, je n'ai pas pu le lâcher avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire. Un roman diaboliquement efficace, qui vous fera vous demander si votre mémoire ne vous joue pas des tours, devant tous ces rebondissements. 

Merci à Brigitte et aux Editions Belfond pour cette découverte palpitante.

Lisa Ballantyne: Le piège de la mémoire (Redemption Road), Belfond, 426 pages, 2016


mercredi 7 septembre 2016

La Discothèque du 20e siècle #183

En 1982, deux ans après Elle, Didier Barbelivien récidive sur la route du succès avec une autre chanson.

Didier Barbelivien: Elsa (1982)



1982 a été l'année de la consécration pour Didier Barbelivien, qui écrit Il tape sur des bambous pour Philippe Lavil et qui, en solo, obtient avec Elsa son premier grand succès. A sa sortie, cette chanson a pourtant fait couler beaucoup d'encre, en raison des "la-la-la-la", qui il est vrai, pouvaient surprendre de la part d'un parolier; Barbelivien a eu l'occasion de s'expliquer à ce sujet. Lorsqu'il était entré en studio, il avait bien une mélodie en tête, mais aucun texte de prêt; il s'était donc mis à chanter ainsi. Puis, après avoir écrit ce poème en forme d'hommage à Elsa Triolet (la femme et l'égérie d'Aragon), il s'était rendu compte que les mots ne collaient plus au rythme. D'où l'idée de garder les "la-la-la-la". (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°12", Universal Collections)

Bonne écoute!


dimanche 4 septembre 2016

Slow Qui Tue #285: La Peine maximum

Le slow qui tue de la semaine pousse un cri du coeur.

Pablo Villafranca (Les Dix Commandements): La Peine maximum


Bonne écoute!




samedi 3 septembre 2016

Macha ou l'évasion

4e de couverture: Le monde de la Douceur vient d’entrer dans sa quatrième génération. Dans la Douceur, il n’y a plus de téléphones portables, plus de pollution, la course au profit a disparu. Macha-des-Oyats, qui a cent sept ans, est née au tout début du 21e siècle. Elle est l’une des dernières personnes à avoir connu le monde de la Fin. Alors, pour les jeunes qui le lui demandent, Macha accepte de raconter : sa jeunesse, cette époque ultraviolente, sa fuite vers un idéal…

Cette rentrée littéraire 2016 démarre très fort avec le dernier roman de Jérôme Leroy, Macha ou l'évasion

Sous couvert d'un roman futuriste, Jérôme Leroy, parle à la jeune génération, avec la voix de Macha, une "jeune" centenaire, de notre monde actuel. 
La vision de Jérôme Leroy de notre monde actuel est des plus glaçantes, car des plus réalistes. Il parle de terrorisme, d'attentats, d’extrémisme,de migrants, des ZAD (Zone A Défendre),  de tout ce que notre monde engendre de mal ou le bien essaye de se défendre. 

Ce roman est d'une originalité folle dans l'avenir qu'il propose: en effet, dans une première partie, Jérôme Leroy nous présente le monde tel qu'il le voit au XXIIe siècle (aux environs de 2100) et sa vision est des plus optimiste. En effet, le mde la Douceur a pris la place du monde de la Fin (que le Bloc Patriotique arrivé au pouvoir a précipité vers le chaos). Les ZAD se sont multipliés et le monde a retrouvé la paix. 

Vous ne pouvez pas savoir comme cela fait du bien de lire un roman dystopique qui commence bien (généralement les romans de ce genre font vivre leur héros dans une fin du monde apocalyptique et où les héros font tout pour changer cela). Ici, c'est l'inverse: le début du roman se passe dans un monde apaisé. C'est à partir de la 2e partie et du récit de Macha, que la violence et le chaos arrive (sauf qu'il raconte le passé)

Le fait de savoir, dès le départ, que la fin sera heureuse, n'empêche pas de se trouver mal à l'aise dans la 2e partie. Ce monde fait d'ultra violence, (qui est tellement proche du nôtre), m'a donné des frissons et mis en colère. Pourtant, Jérôme Leroy tape juste et donne les clés à la jeune génération de ce qui se passe aujourd'hui. 

La petite originalité est également dans le fait que l'auteur ait choisi une vieille femme de 107 ans comme héroïne. Certes, c'est pour mieux raconter ensuite le parcours chaotique et la fuite d'une adolescente de 17 ans, dans une 2e partie (2e partie que j'ai trouvé moins originale,car souvent vu, mais pas des plus inintéressante) rythmée et malsaine (la famille de Macha, excepté sa mère, est des plus vindicatives et abjectes qui soit. Les Le Vigan sont a jeté aux ordures, tellement ils sont une plaie), qui m'a beaucoup plu. 
Cette héroïne de 107 ans est aussi un bon conseil que l'auteur donne à ces jeunes lecteurs: il faut écouter les anciens et apprendre du passé pour comprendre le présent et ne pas oublier pour ne pas reproduire les même erreurs.

Les personnages à retenir de ce roman se nomment Macha (off course), mais aussi Karim (ce jeune des cités, doué pour les études et qui se retrouve dans le même lycée que Macha, dont elle va tomber amoureuse. C'est par lui que toute cette histoire arrive. C'est lui l'élément déclencheur de la fuite de Macha. Il y a aussi le Capitaine, (l'homme qui s'occupe de la sécurité à la Résidence, lieu clos où se réfugie les bourges des villes voisines (dont les Le Vigan, cette famille de fachos), qui démontre encore une fois que le monde est "gris", et que chacun a une dualité en soit et que l'on peut changer...ou pas. 

Au final, un roman jeunesse à découvrir de toute urgence. Un roman futuriste qui donne de l'espoir, et qui parle aux jeunes générations de notre monde actuel mais également du monde de demain. Si le monde de demain ressemble à celui inventé par Jérôme Leroy dans Macha où l'évasion, tout n'est pas perdu. Il reste encore un espoir...et c'est tant mieux. 

Merci à Audrey et aux Editions Syros pour cette magnifique découverte. 

Jérôme Leroy: Macha ou l'évasion, Editions Syros, 332 pages, 2016