lundi 30 novembre 2009

Chris, Lucia & Emmanuel

Je voulais vous faire partager l'un de mes coups de coeur du moment. C'est un duo de Chris Botti (trompettiste) & Lucia Micarelli (violoniste) interprétant la musique de Michel Colombier: Emmanuel (que M. Colombier a écrite en 1970 en mémoire de son fils parti rejoindre les anges à l'âge de 5 ans.)

La première fois que j'ai entendu cette musique, j'ai eu les yeux dans l'eau. Et les autres écoutes me font le même effet.

dimanche 29 novembre 2009

Un grand saut vers la vie


Résumé: La veille du nouvel an à Londres, quatre individus se retrouvent par coïncidence, sur les toits d'un immeuble, tous avec la même intention de sauter pour mettre un terme à une vie devenue intolérable.
Ce quatuor n'a en commun que le désespoir...et une petite faim. Et voici justement deux pizzas apportées par l'un d'eux. Au fil de ce repas improvisé, les langues se délient.


Mon avis: J'ai découvert Nick Hornby avec son livre: High Fidelity, livre plein de drôlerie et de culture pop anglaise indéniable qui m'avait énormément plus.
Alors que pensez de ce livre Vous descendez??
Sur un sujet mélodramatique et plombant (le suicide) ce roman est rempli d'humour. Au début, j'ai même ri aux éclats devant les répliques parfois cinglantes et pince sans rire des personnages. J'adore l'humour anglais, avec ces pointes de cynisme et de noirceur. Les anglais savent me faire rire avec un sujet grave comme le suicide, par exemple.

Quatre personnages nous accompagnent tout au long du roman: Martin, Jess, JJ et Maureen. Ce sont eux qui racontent leur vie et leurs expériences à tour de rôle. Ils s'adressent directement aux lecteurs et j'ai aimé cette interaction. Au début de ma lecture, j'ai trouvé ça marrant, riant même aux éclats devant certaines répliques puis vers la fin du livre, je souriais seulement.
Certains personnages sont devenus antipathiques à mes yeux. Jess, cette ado de 18 ans était insupportable avec son côté rebelle (si on trouve rebelle le fait d'ouvrir sa gueule pour sortir des conneries ou des insultes); Martin, le plus caustique est aussi le plus égoïste et ne pense qu'à sa petite personne.
Ce sont JJ et surtout Maureen qui m'ont fait aller au bout du roman. (Je voulais aussi savoir s'ils allaient faire le grand saut): JJ, ce jeune musicien américain raté qui s'est retrouvé à Londres par amour, en suivant sa petite amie Lilly qui l'a au final largué; Maureen, celle que je trouvais trop catho avec ses bondieuseries et qui s'est retrouvé avec un môme handicapé car c'est pas bien d'avorter. Ces deux là ont suivi le chemin inverse de Jess et Martin en devenant sympathiques. Surtout Maureen, elle que je trouvais un peu cul cul au début du roman, s'est épanouie au contact des trois autres et a réussi à sortir de ce carcan dans lequel elle était enfermée.

En parlant de quatre suicidaires, Nick Hornby nous parle de la vie et des nouveaux départs. Mais également d'un destin moqueur car ces 4 là ne se seraient jamais rencontré et n'auraient jamais repris goût à la vie si elles n'avaient pas eu en commun la volonté de se donner la mort.

Ce livre est plaisant à lire (même si les explications philosophiques de Jess et Martin étaient parfois énervantes) et ce, malgré les coquilles dont est truffées le roman. Ce qui était gênant à la longue.
Je referai un voyage dans l'univers de Nick Hornby avec Slam qui se trouve dans ma PAL.

C'est Vous descendez? qui m'a donné envie de lire Orgueil et préjugés. Nick Hornby fait référence à un certain Mr Darcy par deux fois dans son roman. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Le livre de Jane Austen m'appelait et j'ai répondu à cet appel en me plongeant dans Orgueil et préjugés dont je vous parlerais bientôt.

Nick Hornby: Vous descendez? (A long way down), France loisirs, 404 pages 2005

samedi 28 novembre 2009

L'aventure humaine d'un optimiste


Résumé: Ni ses origines obscures, ni son enfance dans les ruelles d'un quartier misérable n'ont réussi a entamer l'optimisme de Tom Bedlam, gamin débrouillard, loyal et courageux. Une série de coups du sort, la réapparition de son comédien raté de père, l'arrivée d'un mystérieux bienfaiteur et le destin de Tom va prendre un tour inattendu.

Mon avis: Malgré les embûches qu'elle met sur notre route, la vie est magnifique.
Voilà ce que pourrait dire Tom Bedlam dont la vie à mal commencée. Déjà son nom (Tom Bedlam) que son père lui a donné parce qu'il était passionné par Le Roi Lear, avant de l'abandonner avec sa mère.
(Dans Le Roi Lear, un personnage se déguise en fou et prend le nom de Tom O'Bedlam. Ce personnage aurait réellement existé au XVIIe siècle parmi les mendiants de Bedlam, l'asile d'aliénés de Londres). Comme vous le voyez, c'est un nom qui n'inspire pas confiance. C'est pour ça que Tom prendra le nom de Chapel, devenu adulte.
Tom et sa mère, Emily Bedlam essaient de survivre en travaillant dur pour l'usine de Todderman. Sa mère économise pour avoir une maison à la campagne et pour que Tom ait de l'instruction. Sauf que Wiliam Bedlam, son père, réapparait dans leur vie pour mieux la détruire en volant toutes les économies d'Emily. Sa mère travaillera tant et tant qu'elle finira par tomber malade et mourir. Et c'est là que la vie de Tom va changer par l'intermédiaire de son grand-père maternel, homme fortuné qui avait renié sa fille car il n'acceptait pas son mariage avec ce raté de Bedlam, mais qui consentira à exaucer la volonté de sa fille: faire de Tom un homme instruit.
On pourrait croire que la vie sourit enfin à Tom mais les ennuis sont loin d'être finis. il seront nombreux mais Tom les traversera en gardant toujours l'espoir qu'un jour, il réussira à se construire une belle vie.

l'histoire de Tom m'a captivée du début à la fin. j'ai tourné les pages sans m'en rendre compte. Sa vie est tellement remplie qu'un seul moment d'inattention peut nous faire passer à côté de quelque chose d'important.

La comparaison avec Dickens est indéniable. Et l'Orfling, le bébé de la famille Limpkin, les voisins de Tom à Londres, est un hommage au grand Charles (L'Orfling étant un personnage de David Copperfield): ce bébé qui refuse de grandir et qui garde son apparence de nourrisson jusqu'à l'âge de huit ans (voir plus) avant de grandir tout d'un coup quand sa soeur Audrey, emprisonnée pour s'être défendu contre son violeur, ne sera plus là pour s'occuper de lui.
On retrouve dans le roman de George Hagen le Londres du XIXe avec ses mendiants, ses prédicateurs de fin du monde comme Pendletton (ami du père de Tom)ou Pound qui lui prendra ce créneau. Ce sacré Pound qui annoncera que la fin du monde tombera un certain 11 novembre 1918! (D'une certaine manière, il n'avait pas tout a fait tort. Une page de notre histoire s'est tournée ce jour là ).

Ce que j'ai aimé ce livre avec ces personnages hauts en couleurs, ces voyages dans le Londres de cette fin du XIXe, puis en Afrique du Sud , là ou Tom partira pour pratiquer la médecine sous le nom de Chapel et où ses enfants grandiront.
J'ai aimé la détermination de Tom à croire au bonheur et à le vouloir à tout prix, même si pour ça, il doit se battre contre les aléas de la vie.

Alors, pour ceux qui aiment l'aventure,qui aiment Dickens, qui vibrent pour les belles histoires, lisez ces grandes espérances. Et j'espère que comme moi vous passerez un moment enchanteur avec Tom Bedlam Chapel.

George Hagen: Les grandes espérances du jeune Bedlam (Tom Bedlam), France Loisirs, 695 pages, 2008

vendredi 27 novembre 2009

Tragédie américaine


Résumé: Deux hommes, George et Lennie, marchent vers le ranch où ils vont travailler pour gagner un peu de pèze. L'un est petit, hable et travailleur, l'autre est grand, massif avec un mental enfantin. George prend soin de Lennie et tout se passe bien jusqu'à ce qu'une femme fasse tout basculer.

Mon avis: Avec seulement six chapitres, John Steinbeck a mis en place la tragédie qui s'est jouée devant moi. Ce roman est écrit comme une pièce de théâtre. L'auteur plante d'abord le décor par une description du lieu de l'action (Salinas en Californie) avant de laisser la place aux dialogues percutants des personnages. Grâce aux phrasés et aux intonations de ces hommes et de ces femmes, bien retranscrit par Steinbeck dans le roman, j'ai entendu leurs voix. Et je n'ai pas eu besoin d'imaginer la scène, je l'ai vu se matérialiser devant mes yeux comme si j'assistais à une représentation théâtrale.

L'intrigue ne se passe que le temps d'un week-end. Mais ces deux jours sont foisonnants et remplis de tellement d'évènements que je suis sorti de ce livre un peu sonné. En peu de temps, John Steinbeck fait monter crescendo, le drame qui se profile par petite touche jusqu'à la tragédie du dernier acte.
L'auteur m'a fait rêver également, même si j'ai su à l'avance que les rêves de George et Lennie ne se réaliseraient jamais. Ces petites parenthèses de rêves font du bien et apaisent le climat oppressant qui se dédage du ranch et de ses habitants. Lennie le dit à George. Il ne veut pas rester au ranch, il ne s'y sent pas bien. Et l'attitude de Curley envers lui n'arrangera pas les choses.

Même si j'en connaissais la fin pour avoir vu le film il y a quelques années, j'ai eu ma petite larme au coin de l'œil en la lisant. Et pourtant je pleure rarement en lisant un livre.
Je ne vais pas raconter la fin du livre (pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu et qui voudraient le découvrir) mais je voudrais seulement ajouter que, malgré la tragédie, j'ai trouvé le dernier chapitre onirique et plein de poésie.

Il y avait longtemps que je voulais découvrir John Steinbeck que je ne connaissais que de nom. Je me suis dis qu'un petit livre comme celui ci pouvait être un bon commencement pour entrer dans son univers.Et je trouve que j'ai fait le bon choix car je n'ai pas été déçu et je compte bien renouveler l'expérience avec un autre de ses livres. J'ai A l'est d'Eden qui attend dans ma PAL et qui n'est autre que le livre qu'a adapté Elia Kazan au cinéma avec James Dean dans le rôle titre.

John Steinbeck: Des souris et des hommes (Of mice and men), folio, 175 pages, 1955

jeudi 26 novembre 2009

Cosmic Dancer


Aujourd'hui, c'est le cinéma qui est à l'honneur dans ce blog avec l'un de mes coups de cœur: Billy Elliot.

Synopsis:Billy, 11 ans, découvre avec surprise qu'un cours de danse partage désormais les même locaux que son cours de boxe. Fasciné, il abandonne les gants de cuir pour assister secrètement à ses cours de danse. Son père et son frère, mineurs en grève, n'acceptent pas qu'il puisse se livrer à des activités aussi peu viriles.


je me souviens parfaitement du jour où j'ai eu mon coup de cœur cinématographique de l'année 2000. C'était un jeudi soir, devant l'émission "Comme au cinéma" présentée par Frédéric Lopez (eh oui, c'était le bon temps où les émissions consacrées au cinéma existaient encore avant de disparaitre de nos écrans télévisuels comme les dinosaures...mais je m'égare là.) Donc je regardais cette émission quand arrive la chronique d'Isabelle Motrot, que je ne connaissais pas mais que j'aime beaucoup depuis et dont j'écoute les avis cinématographiques avec intérêt car ses goûts rejoignent souvent les miens. Dans sa chronique, elle parle de son coup de cœur du moment, un petit film britannique: Billy Elliot , 1er film de Stephen Daldry. Et elle en parle avec tellement d'enthousiasme que j'ai eu très envie d'aller voir le film. Surtout que les images du film diffusées dans l'émission avaient renforcé cette envie.

Je suis allé voir ce film dans le petit cinéma de la ville où j'habitais à l'époque. Ce cinéma avait la particularité de diffuser des films en VOST, dont Billy Elliot. C'est d'ailleurs ce film vu dans sa langue originale qui m'a donné le goût de regarder des films en VOST. (Il me faut quand même les sous titres pour comprendre le tout sinon je m'y perd un peu. Mon anglais étant très faible).

Mais pourquoi ce film m'a marqué autant? Tout simplement parce que c'est léger comme une bulle de champagne. Et que son message est clair: il faut croire en ses rêves et y aller a fond pour pouvoir les réaliser. Billy va aller au delà des préjugés pour vivre sa passion et faire comprendre à son père qu'on n'est pas forcément de la jaquette parce qu'on fait de la danse.
Ce qui me plait également, c'est cette façon qu'à le film et le cinéma britannique en général, de parler des problèmes de la société (les grèves et le chômage ici) avec un ton enjoué. Le film Les virtuoses avec Ewan McGregor à une certaine ressemblance, sur certains points, avec Billy Elliot.

Ce film est une bouffée d'air frais et tous les comédiens sont parfaits dans leur rôles respectifs.
Gary Lewis est fantastique, dans le rôle de ce père dépassé par tout ça et qui essaye de s'en sortir après la disparition de sa femme, et avec la grève des mineurs, dont il fait parti, et qui bouscule le pays. D'ailleurs il ira même à l'encontre de ses convictions en reprenant le travail (au grand étonnement de son fils ainé, gréviste comme lui) pour que Billy puisse continuer sa passion.

Julie Walters est phénoménale dans ce film. Elle donne vie avec tellement de force à Miss Wilkinson qu'on ne peut que s'incliner devant elle. Cette chère Miss Wilkinson va être un mentor, voir, une 2e mère pour Billy. Elle va aider le jeune garçon à se construire grâce à son regard de femme (ce regard qui manque tant à Billy depuis la mort de sa mère).

Sans oublier la révélation du film: Jamie Bell:




Ce jeune acteur de 14 ans (au moment du film) est impressionnant et donne toute sa puissance et sa fougue au jeune Billy. Choisi pour ses qualités de comédien (ça va sans dire)et de danseur (Jamie Bell a lui aussi été danseur dès son plus jeune âge), il donne toute sa justesse à Billy. Ils sont indissociables tous les deux.

La BO du film est également géniale. Cette pop anglaise des 80's va parfaitement bien dans le contexte du film (la grève des mineurs en Grande Bretagne remonte à 1984)et accompagne parfaitement les chorégraphies du jeune Billy dans les rues de Londres. Les scènes où Billy danse dans la rue sont pleines de poésie et évoque pour moi, la liberté. Ce sont mes scènes préférées du film.

Et le film vient d'avoir une deuxième jeunesse car il est devenu une comédie musicale à Broadway (malheureusement, il n'y avait plus de places quand je suis allé à New York au mois de septembre). C'est d'ailleurs un très grand succès. Tellement énorme que la comédie musicale va être adaptée au cinéma! Comme quoi, c'est une histoire sans fin.




Pour finir, je voudrais adresser ce simple mot à Isabelle Motrot: Merci!

Billy Elliot: réalisé par Stephen Daldry, avec Jamie Bell, Julie Walters, Gary Lewis... (2000)

H. comme...


Résumé:
Les Hauts de Hurlevent sont des terres balayées par le vent du Nord. Une famille y vivait, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, il prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage.

Mon avis:
Les premiers mots qui me viennent à l'esprit sont ceux ci: un chef d'œuvre. Il me semble que c'est la première fois que je lisais un roman anglais du XIXe siècle. Et je crois que pour une entrée en matière, il n'y avait pas mieux que ce roman âpre, violent et dur mais dans lequel on se plonge tout entier avec envoutement. Dès les premières lignes on est happé par ce mystère qui plane autour de cette maison: les Hauts de Hurlevent.
Tout au long du roman, je me suis senti mal à l'aise dans cette demeure où ne plane que la haine et le malheur. Hurlenvent m'a fait peur, à la différence de Thrushcross Grange qui respire la sérénité. A chaque fois qu'une "visite" se profilait aux Hauts, j'avais comme le cœur serré. je me disais, comme un enfant apeuré: "j'veux pas y aller". Et tout ça a cause de qui? D'un certain Heathcliff, qui n'aura jamais de nom, comme si son statut d'enfant trouvé, de bohémien, lui interdisait d'avoir droit à une famille. A part ce cher Mr Earnshaw qui l'a aimé, tout le monde s'est mis à le détester. Même la femme dont il est tombé amoureux et qui le hantera toutes les nuits après sa mort. Tout le monde le hait, même moi. Oui, je l'avoue, j'ai détesté Heathcliff tout en gardant un espoir au fond de moi de le voir changer. Et malheureusement, ça n'arrivera jamais.
Alors Heathcliff se servira de cette haine pour conduire sa vengeance.

H.
Cette lettre est omniprésente dans le livre. Elle symbolise d'abord le lieu: Hurlevent. Ensuite, beaucoup de personnages portent un nom commençant par cette lettre: Heathcliff, bien évidemment, mais également Hindley, l'ainé des Earnshaw, Hareton, son fils, un être misérable et frustre, mais aussi Helène Dean, qui prendra soin de Catherine.
Mais la lettre H représente avant tout la Haine. Tout au long de ma lecture, j'ai remarqué que les personnages changeaient au contact de la demeure maudite. Même la douce Catherine, fille de Edgar et de Cathy deviendra une personne cruelle et parfois sans cœur quand elle deviendra "prisonnière" de Hurlevent. C'est la maison toute entière qui est rempli de haine. Une haine étouffante,qui a déteint sur moi car je me suis mis à ne pas aimer les habitants de cette maison.

Mais ce que j'ai aimé ce livre. Que dis je, je l'ai adoré. J'ai aimé cette écriture qui m'a fait ressentir des odeurs de pluies, de terre. J'ai entendu les orages qui éclataient, j'ai vu cette lande sauvage qui m'a fait peur. J'ai aimé avoir peur de ces fantômes qui rôdaient dans l'atmosphère, bien blotti dans mon lit, le soir. J'ai aimé cette histoire raconté à plusieurs voix (d'ailleurs je me suis même demandé à un moment, si ma haine de Heatcliff n'était pas influencé par le regard des protagonistes qui contait les évènements de cette histoire. Mais malheureusement, cela s'est avéré faux car même quand Heathcliff a prit la parole, je n'ai pas pu l'aimer).
Ce roman m'a envouté.
Je n'ai qu'un seul regret: qu'Emily Brontë ne nous ai donné que ce roman avant de quitter ce monde.

(l'image utilisée pour ce billet n'est pas celle de mon livre, qui est une vieille édition de 1962, trouvée dans une brocante.)

Emily Brontë: Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights), Editions Payot, 472 pages, 1962

mercredi 25 novembre 2009

Parenthèse enchantée


Résumé:
Garance, Simon, Lola et Vincent sont frères et soeurs unis par les souvenirs et par le cœur. Ils se retrouvent tous les quatre à l'occasion d'un mariage qui s'annonce particulièrement ennuyeux. Sur un coup de tête, ils décident de s'éclipser et de prendre le chemin des écoliers pour quelques heures. le temps de voler de rares instants de bonheur à la vie.

Mon avis:
(Tout d'abord, je voudrais dire que j'ai lu la première version de "l'échappée belle" publié en 2001 par France Loisirs. je ne suis donc pas au courant des changements qu'a effectué l'auteur dans son texte publié au Dilettante en 2009).

En fouillant dans ma PAL, mes yeux se sont posés sur ce petit livre d'Anna Gavalda. Eh bien ce livre m'a remonté le moral et j'ai passé un très bon moment. Ce livre est un enchantement et d'une drôlerie (oui, j'ai beaucoup rit en lisant les mots d'Anna). Et surtout, je n'ai pas vu le temps passé. Je l'ai lu d'une traite. Pas très difficile me direz vous vu l'épaisseur du livre.
Cette échappée belle de frères et soeurs (des mousquetaires modernes), m'a fait dire que parfois la famille, c'est chouette. Surtout les frères et soeurs. Voir ces 4 là super complices m'a ravi!
Mais parlons un peu d'Anna Gavalda. J'aime beaucoup cette femme et son style. Ses dialogues sont d'une perfection telle qu'on a l'impression d'entendre les personnages parler à notre oreille. Je n'avais pas fait attention à ça en lisant son recueil de nouvelles (que j'avais trouvé bien sans plus) mais je l'avais remarqué dans "Ensemble c'est tout" (que j'ai adoré soit dit en passant). C'est encore plus marquant dans ce petit livre. Les dialogues sont présent à pratiquement chaque page, le texte, composé de courts paragraphes est ciselé à la perfection pour nous faire rire.
(A la lecture de ce livre, j'ai cru deviner qu'Anna Gavalda devait être admirative de Montand car après "A bicyclette, évoqué dans "Ensemble c'est tout", c'est au tour de clopin-clopant, autre succès du grand Montand d'être mentionné dans "L'échappée belle".)

Une scène du livre m'a ému (je suis un garçon sensible que voulez vous). Celle ou Vincent offre une cassette audio à sa soeur Garance, la narratrice du livre, où il lui a compilé toutes ses chansons préférées. Et tous les chanteurs sont énumérés dans le livre (je ne vais pas tous les nommer!). Ça va de Marvin Gaye à Goldman en passant par Dalida et Springsteen. Pour finir par une note de Vincent: "Salut Garance, bon ben j'espère que je n'ai rien oublié. Attends, si un petit dernier pour la route." Et là, les notes de la reprise d'"Hallelujah" de Léonard Cohen par Jeff Buckley emplissent la voiture. Et Garance a du mal à retenir ses larmes. Eh bien vous pouvez me croire, moi aussi j'ai eu du mal à retenir mes larmes. Car voyez vous, j'y étais dans la voiture avec nos quatre mousquetaires et j'entendais résonner à mon oreille les notes de cette chanson qui me fait pleurer à chaque fois que je l'entends.

Un conseil: si vous voulez vivre une petite parenthèse enchantée, coupez votre téléphone, n'ouvrez à personne, installez vous dans votre jardin (où dans votre salon ou votre chambre!) et prenez la clef des champs en compagnie de ces 4 frères et sœurs. Vous ne le regretterez pas.

Anna Gavalda: L'échappée belle, Éditions France loisirs, 126 pages, 2002

mardi 24 novembre 2009

Une vie



Résumé:
Dans les années 1870, les Charron, modestes métayers du Limousin, s'épuisent au labeur. Pourtant, le bonheur est bien là pour ce couple et ses six enfants qui, soudés par l'amour familial, affrontent courageusement les difficultés. Jusqu'au jour où le refus du père à produire un faux témoignage provoque, pour Catherine et les siens, une longue suite de malheur, misères et souffrances. Devenue servante à l'âge de huit ans, la petite fille devra affronter l'injustice, la maladie, la faim. mais bientôt, c'est l'univers fascinant de la belle Emilienne, riche héritière d'une famille propriétaire d'une usine de porcelaine, que Catherine va découvrir.

Mon avis:
Mon coup de coeur de cette année! (Lu cet été en 15 petits jours) Jamais un livre ne m'avait autant bouleversé. Catherine est devenue plus qu'un personnage pour moi. Elle m'a touché avec ses interrogations, son imagination, son envie d'apprendre à lire (ce qu'elle fera à plus de 40 ans grâce à son petit fils Pierre, tenace et patient).
La vie de Catherine est rempli d'amour malgré le manque à gagner. l'auteur nous parle d'un temps lointain pour nous (la fin du XIXe siècle) et pourtant si proche. Catherine découvrira le nouveau siècle, la première guerre mais également la Deuxième.
Tous les personnages de ce roman ont une joie de vivre malgré les temps incertains qu'ils traversent. J'ai aimé tous ces personnages sauf un que j'ai détesté par dessus tout: Frédéric, le fils de Catherine qui a rempli sa vie de mépris. Il en a toujours voulu à sa mère de l'avoir fait vivre dans un monde pauvre. Il voulait être riche (tout comme son père, le frère d'Emilienne qui n'a jamais su qui était Frédéric pour lui.) Alors Frédéric a réussi sa vie mais n'a jamais voulu tisser un lien fort avec sa mère. Si bien que Frédéric devenu adulte et Catherine vieille, ils n'avaient rien à se dire.
Pour tout dire, j'ai pleuré quelquefois en lisant le livre, partageant la peine de Catherine quand elle perd sa mère où quand elle se pose cette question: qui viendra rendre visite à ces disparus au cimetière quand elle ne sera plus là?
Plus le temps passait, plus j'arrivais au terme du livre (et de la vie de Catherine), plus je repoussais ce moment car je n'avais pas envie de la quitter. Avec des mots simples, Georges Emmanuel Clancier (le Pierre du livre) à su retranscrire les joies, les douleurs, les pensées de cette grand-mère qu'il a aimé et a qui il a appris à lire. C'est tout un passé paysan aujourd'hui disparu que l'auteur a fait renaitre.

La vie de Catherine est tellement riche qu'il a fallu 4 tomes pour la retranscrire. Et ce que j'ai trouvé magnifique c'est que la 1ere phrase du 1er tome: "Le pain Noir" correspond à la phrase finale du 4e tome:"la dernière saison" (car l'auteur à toujours comparé ses quatre livres comme les quatre saisons d'une vie). Et c'est là que l'expression, "la boucle est bouclée" prend tout son sens.
Et cette phrase la voici: La petite regardait les coeurs de lumière percés dans les volets massifs.

Au revoir Catherine. Vous serez toujours dans mon cœur.

Georges Emmanuel Clancier: Le pain noir, Editions France Loisirs, 1136 pages, 2009.

Willkommen, bienvenue, welcome!

Et voilà, j'ai enfin sauté le pas! Le Kabaret Kulturel ouvre ses portes aujourd'hui et vous êtes les bienvenus. J'espère que vous vous y sentirez bien et que vous aurez envie d'y revenir. De toute façon, la porte est toujours ouverte.